Les usagers empruntant les trains qui desservent la ligne ferroviaire Béjaïa-Béni Mansour, n'en finissent pas d'exprimer une kyrielle de jérémiades liées aux conditions de transport et aux prestations de «services» des agents de la SNTF. Pour commencer, hormis bien entendu l'autorail (Béjaïa-Alger) qui offre un certain nombre de commodités mais qui demeure inaccessible au commun des citoyens à cause du prix du billet exorbitant, estime-t-on dans le milieu des voyageurs, dans les voitures des autres trains, au demeurant vétustes, les commodités sont inexistantes malheureusement. Dans ces trains il n'existe aucune climatisation. Les usagers suffoquent et suent abondamment dans ces voitures, deux heures durant (le temps du trajet Béjaïa-Béni Mansour). Les toilettes se trouvent dans un état lamentable. Quelques WC se trouvent cadenassés, car hors usage du fait d'avoir subi des dégradations. Les chaises ne sont pas épargnées à leur tour, quelques-unes sont abimées, d'autres sont affaissées, ce qui ne permet guère aux usagers de s'asseoir correctement. Concernant la sécurité des voyageurs, cette ligne n'est malheureusement pas sécurisée, et ne bénéficie d'aucune protection du corps de sécurité affilié à la SNTF appelé BMS (brigade mobile de sécurité). Il n'est pas rare que des événements fâcheux se produisent sous l'œil impuissant du personnel à bord, qui n'est nullement destiné à assurer la sécurité des voyageurs. Ceci pour l'ambiance dans les voitures, pour les gares, les choses ne sont guère meilleures. Dans toutes les gares de la wilaya de Béjaïa, il n'existe aucun point de restauration ou de kiosque multiservices. Jusque dans les années 1990, seule la gare de Béni Mansour possédait une buvette, où les voyageurs se permettaient le luxe d'étancher leur soif, de prendre un soda, un sandwich … Plus maintenant, car depuis que cette buvette a été incendiée et saccagée durant les événements du printemps noir 2001, elle n'a plus rouvert ses portes, bien qu'elle soit remise à neuf. Actuellement dans toutes les gares, il est devenu impossible aux voyageurs de s'approvisionner pour les besoins du voyage. Ils sont obligés d'emporter avec eux leurs victuailles (eau, sandwich, jus, etc.) pour parer à tout et être à l'abri du besoin. C'est dire qu'entre le passé et le présent, les choses s'inversent et vont du bon au pire.