Les timbres fiscaux indispensables à l'établissement de certains documents tels les jugements, le certificat de nationalité, le casier judiciaire, le passeport ou la carte d'identité nationale, ne sont pas vendus selon leur valeur réelle. Cette situation a été constatée essentiellement au niveau des bureaux de tabac et des taxiphones de certaines localités d'Alger. Ces derniers, qui sont souvent situés à proximité des sièges de daïra, d'APC et des tribunaux, se livrent à la vente illégale des timbres fiscaux, s'accordant ainsi des bénéfices allant de 10 à 30% sur le prix réel. Le timbre est donc revendu plus cher que son prix initial au marché parallèle. Le timbre de 2000 DA pour le passeport est cédé à 2250 DA, celui de 100 DA est vendu à 120 DA. Le timbre du casier judiciaire et du certificat de nationalité est cédé à 25 DA au lieu de 20 DA. Cela a été constaté aux points de vente installés au niveau des daïras de Baraki et de Larbaâ, mais ce phénomène a pris de l'ampleur dans d'autres localités où l'on dénonce même l'indisponibilité des timbres dans les postes, chose qui a encouragé l'émergence de ce commerce illégal. Les utilisateurs se trouvent obligés d'acquérir ce produit auprès des revendeurs qui font dans la spéculation. Autre facteur favorisant ce commerce : la proximité. Les citoyens préfèrent acheter le timbre au point de vente le plus proche de la daïra ou du tribunal. L'urgence du besoin poussent souvent les citoyens à acheter plusieurs. Il se trouve qu'un kiosque situé au voisinage d'un tribunal vend exclusivement les timbres du casier judiciaire et du certificat de nationalité. Une librairie située près d'une daïra ne vend que ceux de la CNI et du passeport. La Direction générale des impôts (DGI) s'est engagée à multiplier les points de vente des timbres fiscaux, parallèlement aux recettes des impôts et des bureaux de poste, en incluant les kiosques. Par la même occasion, la DGI a mis également en garde les citoyens contre les augmentations illégales qu'opéreraient certains revendeurs. La DGI a prévenu que les timbres fiscaux doivent être acquis pour leur valeur faciale et, par conséquent, tout surplus dans le prix doit être systématiquement et formellement refusé par le citoyen. Des inspecteurs des impôts se déplacent régulièrement sur le terrain afin de contrôler la distribution et la vente des timbres fiscaux et des vignettes automobiles, mais il semble que certains revendeurs échappent au contrôle et continuent dans cette pratique illégale.