Les nouveaux bacheliers ont pris la route hier matin vers les différents instituts de l'enseignement supérieur pour effectuer les inscriptions définitives. Si la mise en place des moyens matériels a été une bonne initiative pour accueillir les étudiants dans de bonnes conditions , l'information et l'orientation des étudiants a été un réel problème auquel ont été confrontés beaucoup d'étudiants. «Ma fille a eu plus de 14 de moyenne et a été affectée à une filière qui ne correspond pas à son choix. Elle voulait faire journalisme, elle se trouve à l'institut des sciences politiques. Nous sommes venues aujourd'hui l'inscrire, mais je veux bien savoir comment faire pour changer de filière», nous dira une mère rencontrée à l'université des sciences humaines à Bouzaréah. Le problème récurrent rencontré par les étudiants est celui de l'affectation vers la filière sciences humaines. «Je ne sais même pas ce que cela veut dire. J'ai eu mon affectation, et là, je viens m'inscrire. On me demande de remplir une nouvelle fiche de vœux dans laquelle je coche la spécialité que je veux suivre. La fiche contient, en plus des renseignements personnels, les filières à suivre : tronc commun en sciences humaines ainsi que information et communication. Nous devons déposer cette fiche et attendre le 6 août, c'est-à-dire vendredi et aussi dernier jour des inscriptions, pour savoir dans quelle filière nous sommes orientées», nous explique un groupe de jeunes filles qui cherchent à comprendre les raisons de telles complications. «Moi, je suis venue m'inscrire et en finir avec ce problème, mais j'ai l'impression que je dois attendre encore, et ce n'est pas une chose aisée», dira une autre. Sciences naturelles : cacophonie A l'institut et sur la feuille affichée sur le mur, on explique aux étudiants qu'au bout du processus, tout étudiant qui n'est pas orienté vers les sciences de la communication est systématiquement affecté vers le tronc commun où il choisit, après une année d'études, de s'inscrire en histoire, archéologie, philosophie ou bibliothéconomie. «Ce sont des choix qui ne me conviennent pas du tout. Je ne veux pas être affecté vers l'une de ces filières qui ne figure même pas dans ma liste des choix», nous dira un autre étudiant. La voie de recours est exclue pour ces étudiants. «Ma fille a eu un bac scientifique. Elle a été orientée vers les sciences humaines qu'elle n'a pas mentionnées sur sa fiche de vœux. Les choix qui ont été proposés après le recours sont encore plus décevants : musique, sport et histoire. Et on me dit qu'elle ne peut pas faire autrement», se plaint une dame accompagnée de sa fille, complètement perdue. «Je suis orientée vers une filière à Tiaret alors que je réside à Alger. Je suis déçue. J'ai fait le tour des facultés pour savoir comment rectifier cette erreur, mais aucune réponse concrète ne m'a convaincue. Ils m'ont conseillé de m'inscrire et de faire un transfert en septembre mais ce serait encore plus compliqué car je serai contrainte d'aller jusqu'à Tiaret. Il y a trop de risques», nous raconte une étudiante en pleurs. «Je n'ai plus aucun moyen de rectifier une erreur que j'ai commise involontairement. C'est grave», a-t-elle encore ajouté. Elle décide d'aller à l'INI pour tenter de trouver une solution. Recours : cas limités «La salle de recours est ouverte. Le recours est proposé aux étudiants orientés vers un choix qu'ils n'ont pas mentionné sur la première fiche de vœux à la phase de préinscription», nous explique Boutemedjet Aït Hamdi, ingénieur d'application en informatique à la bibliothèque de la faculté centrale. Il est chargé d'accueillir les étudiants et de leur fournir les explications nécessaires. «J'ai demandé aux nouveaux bacheliers de se présenter à l'université. Il y a des encadreurs qui les aident à remplir les fiches de vœux sans commettre d'erreurs que ce soit pour la filière ou bien pour la wilaya où elle est enseignée. Il est dommage de constater que beaucoup de fautes ont été commises par les nouveaux bacheliers à cette première phase et qui se retrouvent actuellement dans une situation embarrassante», a-t-il expliqué. Pour le recours, notre interlocuteur affirme que l'étudiant le fait par internet. «S'il est orienté vers une filière qu'il n'a pas choisie, il peut confirmer le choix émis par l'INI ou tout simplement cliquer sur la touche de «recours». Il aura une nouvelle liste de choix. Il fait un choix qui lui convient et attend la réponse. La période des recours s'étend du 1er jusqu'au 3 août, date à laquelle tous les résultats seront affichés après traitement et analyses de toutes les données», nous a-t-il encore ajouté. Contrairement aux années précédentes, chaque institut a pris en charge l'inscription des nouveaux étudiants qui y sont affectés. «Après avoir connu son affectation, chaque étudiant s'inscrit au niveau de la faculté où il va étudier. Les étudiants en droit s'inscrivent à Ben Aknoun, ceux de commerce et d'économie à Dély Ibrahim et ceux de sciences sociales à Bouzaréah. On a préféré cette nouvelle organisation pour diminuer la tension et mieux gérer les inscriptions», nous explique Tahar Hadjar, recteur de l'université d'Alger.