La décision de procéder à l'indemnisation des commerçants touchés par le projet de réalisation du métro d'Oran pourrait s'avérer problématique à en croire des sources proches aussi bien du dossier que de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le budget prévisionnel de plus de 24 milliards de dinars annoncé lors du lancement des travaux de réalisation est bien dépassé et tout laisse penser que la réalisation coûtera les yeux de la tête au Trésor public. Au mois de juillet 2007, lors d'une visite du président de la République dans la wilaya, les responsables du projet avaient annoncé ce montant lors de la présentation des fiches technique au chef de l'Etat. Quelque mois plus tard, l'enveloppe a atteint les 39 milliards et rien n'indique que la hausse va s'arrêter à ce niveau. L'indemnisation de plus de 1600 commerçants dont le chiffre affecté par les travaux de réalisation et de 7 autres expropriés dans le même cadre, annoncée aussi bien par l'UGCAA que l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) n'a pas été prévue, selon de nombreuses sources dans le budget prévisionnel du projet. Concernant ces frais de réparation, les mêmes sources affirment que le montant proposé par la direction d'évaluation relevant de la direction des domaines, (près de 20 millions de dinars) a été refusé par des commerçants expropriés qui s'estiment lésés. «Ce montant ne couvre même pas l'assiette de terrain de mon local. Il faut le renégocier car il ne prend pas en considération la surface du bâti, les investissements réalisés, les équipements et le fonds de commerce que je perds dans cette opération», dira un commerçant qui ne manquera pas de souligner que plusieurs autres expropriés ont décidé de se constituer en association pour introduire des recours et réclamer leur droit à une réparation équitable. Une source proche du dossier ne manquera pas de souligner que l'EMA est partie prenante du consortium chargé de la réalisation du projet. «Le consortium (TramNour) en charge du projet est composé de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), du Groupe d'ingénierie espagnol (Isolux Corsan) et du fournisseur français de tramways (Alstom). Charger l'EMA de l'indemnisation des commerçants touchés par les travaux n'est pas juste dans la mesure où cette entreprise supportera seule des frais qui auraient du être assumés solidairement avec les autres parties du consortium», affirment des sources proches du dossier. De plus, des commerçants du quartier d'El-Maqqari (ex-Saint-Eugène)ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de mécanismes d'indemnisation qui ne répondent à aucune équité. «On me parle d'une défalcation du montant des pertes de mes redevances des impôts, ce n'est pas juste. Moi, je suis à jour et comment vont-ils procéder pour fixer mes pertes?» dira un commerçant. Au niveau de l'UGCAA, on affirme que tout sera mis en œuvre pour ne léser personne. «Nous suivrons avec minutie les dossiers qui nous serons confiés et nous veillerons à défendre les droits des commerçants», affirme un responsable de cette structure. Pour le moment, rien n'indique que le budget affecté à la réalisation de ce projet qui devait être livré en 2011 et qui risque de ne prendre la route qu'en 2013, enfin si aucun aléa ne viendra encore retarder son premier voyage.