La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière débutera cette semaine et durera plusieurs jours avec possibilité de prolongation si nécessaire. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a précisé jeudi en marge des travaux de l'APN que la campagne de vaccination saisonnière sera entamée la semaine prochaine. «J'ai signé la circulaire hier (mercredi, ndlr), on a tous les vaccins qu'il faut», a-t-il précisé. Cette campagne nationale, rappelons-le, concerne les patients souffrant de maladies chroniques telles que les maladies respiratoires, cardiaques, le diabète et les maladies métaboliques et le reste de la population qui désire se vacciner contre le virus de la grippe. 2,5 millions de doses sont disponibles pour la vaccination de la population contre le virus, selon les propos du ministre. Dans un autre contexte, M. Ould Abbas a évoqué le laboratoire pharmaceutique Glaxo Smith Kline (GSK), qui a vendu à l'Algérie 5 millions de doses de vaccin H1N1. «Nous avons négocié avec GSK, et nous avons demandé à ce que les vaccins qui arrivent à péremption soient échangés contre des vaccins pour enfants et des vaccins saisonniers», a-t-il dit, ajoutant qu'il a rencontré les responsable du laboratoire à deux reprises pour discuter de cette possibilité. «Je peux vous dire que l'accord de principe est acquis», a précisé le ministre. Dans le même ordre d'idées, le ministre a tenu à souligner qu'en ce qui concerne les vaccins pour enfants, l'Algérie dispose d'un surplus. «Si quelquefois on dénonce la pénurie de vaccin dans telle ou telle région, cela veut dire que ce sont les responsables locaux de la santé qui n'ont pas fait de commande, il s'agit donc d'un problème de gestion et de commande», a-t-il souligné. Sur un autre volet, le ministre a abordé la priorité de son secteur qui demeure la lutte contre le cancer. «Nous déployons nos efforts afin de mettre à la disponibilité des cancéreux les soins de la radiothérapie qui présente un manque flagrant d'équipements. Les infrastructures où se pratique la radiothérapie à Alger, Oran et Constantine ne suffisent plus pour accueillir les malades», a-t-il indiqué. 40 000 cancéreux sont enregistrés officiellement en Algérie, dont 28 000 ont besoin de la radiothérapie. 8000 d'entre eux bénéficient des soins, le reste, soit 20 000, n'y ont pas accès. Dans ce cadre, le ministre indique avoir présenté un projet au gouvernement la semaine précédente, permettant la réalisation de 57 centres à travers les wilayas. Les grands laboratoires se bousculent Le ministre a, d'autre part, rappelé certains projets inclus dans la stratégie du ministère, en vue d'améliorer et de promouvoir le secteur, dont le «grave problème» du médicament qu'il a qualifié de «produit stratégique». Le ministre a mis l'accent sur le souci du secteur d'encourager l'investissement en matière de production de médicaments en Algérie, rappelant ses précédentes rencontres avec les représentants de plusieurs laboratoires importants dans le monde. «Les plus grands laboratoires du monde se bousculent au portillon du ministère», a-t-il dit, citant les laboratoires pharmaceutiques Lilly, Merck-Plough, Sanofi-Aventis, etc. «Un pays qui dépend totalement de l'étranger en matière d'approvisionnement en médicaments est un pays qui n'est pas souverain, il s'agit de la sécurité nationale», a conclu M. Ould Abbas à ce sujet. Concernant l'agression dont a fait l'objet un médecin de garde à l'hôpital de la commune d'El Karma (Oran), le ministre a estimé que «l'incident était marginal et peut arriver dans n'importe quel pays» et que «l'Etat n'est pas resté les bras croisés car l'agresseur a été arrêté et condamné à 6 mois de prison ferme par le tribunal d'Oran». Le ministre a tenu à préciser qu'«à chaque fois qu'on s'informe à travers la presse sur un quelconque incident survenu au sein d'un établissement hospitalier, le département intervient et ouvre une enquête afin de sanctionner les auteurs». Evoquant les salaires du corps médical, il a relevé que «ce corps est le plus mal payé de la Fonction publique», qualifiant ses salaires «d'insuffisants». Toutefois, il a précisé que «l'augmentation des salaires est toujours en cours d'étude au niveau du gouvernement».