Le procès pour incitation à la haine et insulte à la communauté musulmane de Geert Wilders, personnalité centrale de la vie politique néerlandaise, s'est ouvert lundi à Amsterdam. Le président du Parti de la liberté (PVV), qui fait l'objet de menaces de mort et vit sous surveillance policière permanente, est notamment poursuivi pour avoir comparé l'islam au nazisme et le Coran à Mein Kampf d'Adolf Hitler dans une tribune publiée dans la presse. Le procès du chef de file du parti islamophobe intervient à une période cruciale pour les Pays-Bas, au moment où pourrait se mettre en place le nouveau gouvernement formé par les libéraux du VVD et les chrétiens démocrates de la CDA avec l'appoint parlementaire des élus du parti de Geert Wilders. Au parlement, libéraux et chrétiens démocrates disposent seulement de 52 des 150 sièges. Avec l'appoint du parti de Wilders, le gouvernement aurait très exactement les 76 sièges de la majorité absolue. Réunis en congrès, les chrétiens démocrates ont entériné l'accord de gouvernement avec les libéraux. Mais ils restent divisés sur l'opportunité de compter sur le soutien de Wilders. Leur décision définitive devrait être connue aujourd'hui. Geert Wilders n'a pas manqué de relever la coïncidence des calendriers judiciaire et politique, évoquant ces «journées étranges» où il a dû préparer son procès tout en discutant avec les responsables politiques du Parti libéral et des chrétiens démocrates. Avant d'opter pour une tactique de silence à l'audience, il a affirmé : «Mon procès est aussi celui de la liberté d'expression d'au moins 1,5 million de personnes», référence aux suffrages qui se sont portés sur sa liste lors des élections du 9 juin. Le verdict est attendu le 4 novembre. S'il est déclaré coupable, Geert Wilders est passible d'une peine maximale d'un an de prison.