Près de 120 militants chinois ont signé et publié une lettre ouverte réclamant la libération du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo. L'épouse de ce dernier a de son côté signalé la disparition inquiétante d'une autre dissidente, Ding Zilin, qui exige la reconnaissance officielle de la mort de centaines de personnes dans la répression des manifestations de Tiananmen en 1989. La fondatrice des Mères de Tiananmen, qui a perdu son fils dans les événements de Pékin, a «disparu», a affirmé Liu Xia jeudi soir. Liu Xia continue quant à elle de subir des pressions. Assignée à résidence dans son appartement de Pékin, elle a écrit sur son compte Twitter que la police voulait la sortir de la capitale et la soustraire à l'attention des médias. La pétition postée jeudi soir sur Internet appelle les responsables chinois à répondre au prix Nobel avec «réalisme et raison». Un des signataires, Xu Youyu, professeur à l'Académie chinoise de sciences sociales, a précisé que certains avaient reçu des menaces de la police avant même la publication de la lettre. Des dizaines de dissidents partageant ouvertement les vues de Liu Xiaobo disent avoir été arrêtés, rudoyés, harcelés ou empêchés de sortir de chez eux. Les plus visés sont ceux du premier groupe de signataires de la Charte 08, le texte exigeant des libertés démocratiques qui a valu au Nobel de la Paix sa condamnation.