De nombreuses Assemblées populaires communales de la wilaya de Tizi Ouzou sont toujours dans des situations de statu quo après avoir connu au lendemain des élections locales des situations de blocage. Si certaines ont été complètement débloquées, à l'instar de l'APC de Draâ El Mizan ou encore de celles d'Aït Aïssa Mimoun, de Timizart et d'Akerrou, qui fonctionnent normalement, le statu quo demeure dans d'autres communes, à l'instar de celle de Aïn Zaouïa. Le semblant et fragile consensus qui a donné lieu à une sorte de déblocage connu par cette Assemblée vient d'être remis en cause par la récente démission du P/APC du parti d'Aït Ahmed, le FFS, qui présidait pour ainsi dire aux destinées de la commune. En effet, cette Assemblée, composée de 9 sièges - 4 FLN, 4 FFS et 1 RCD - a toujours fonctionné d'une manière qui s'apparente à un blocage tant aucune formation n'avait de majorité. Tout le monde pouvait bloquer une délibération quelconque et les enchères sont montées entre les belligérants pour lâcher du lest. Une sorte de «vente concomitante» s'est produite au niveau de cette APC. Le P/APC avait proposé aux élus du parti de Belkhadem une vice-présidence et deux commissions. Ces derniers ont fait monter les enchères en exigeant deux vice-présidences. Exigence bien sûr rejetée par les élus du FFS car ils savent pertinemment que le P/APC se trouvera en minorité. Ainsi, la démission inattendue du P/APC du parti remet tout en cause. Certaines sources annoncent qu'il va rallier le FLN, ce qui voudra dire que ce dernier parti aura la majorité au sein de cette APC. En attendant de voir plus clair, l'Assemblée est dans une situation de stand-by. Les vice-présidences, un enjeu L'APC de Yattafen est aussi en stand-by. Le fragile consensus trouvé entre les élus des différents partis qui siègent au sein de l'Assemblée - 2 sièges pour le plus vieux parti d'opposition, 2 pour le RND, 2 pour le RCD et le dernier siège pour le FLN - n'est certainement pas pour durer. On signale de nombreuses frictions qui pourraient, comme dans plusieurs autres Assemblées, conduire à de véritables situations de blocage. Il suffit dans certains cas qu'un élu claque la porte de son parti pour que tous les calculs soient faussés et que tout redevienne possible. Il se trouve que généralement c'est à cause des vice-présidences et des commissions que les blocages surviennent. Ces cas sont corroborés par plusieurs exemples, comme c'était le cas à l'Apc de Draâ El Mizan où cinq partis se sont disputés le pouvoir local. Sur les onze sièges, le FFS, qui a une majorité relative, en a récolté cinq et trois autres partis (FLN, PT et RCD), deux sièges chacun. Ces trois formations ont contracté une alliance pour exiger de leur «opposant» les trois vice-présidences au départ, chose qui leur a été refusée catégoriquement. Résultat : l'APC a été bloquée. Pour sa part, l'APC d'Aït Aïssa Mimoun est restée bloquée pendant plus de deux années après que les élus eurent voté un retrait de confiance au P/APC. Ce n'est qu'après la démission de ce dernier, démission qui est intervenue après donc plus de deux années de blocage, que la situation est redevenue normale au sein de cette Assemblée. A Tizi Ghennif, la situation est aussi fragile qu'ailleurs, où tel ou tel autre parti n'a pas obtenu la majorité. Au niveau de cette localité, une alliance a été vite tissée entre les indépendants et le RCD pour éviter toute situation de blocage. En tout cas, à Tizi Ouzou, au moins une dizaine d'APC ont connu des blocages pour des raisons qui ne diffèrent pas beaucoup : elles vont des luttes et des frictions intestines entre élus au retrait de confiance, en passant par les votes de défiance, la réclamation des vice-présidences, des commissions les plus sensibles, comme celles des marchés et finances... A chaque blocage, il est évident que ce sont les populations qui payent les frais de ces luttes. Dans le cas de la commune d'Aït Aïssa Mimoun, le retard accusé dans le lancement des projets ne peut être rattrapé. La crise ouverte qui s'y est installée n‘a pas permis le vote du budget primitif, sans parler des PCD, de l'arrêt de plusieurs projets pour non-paiement de factures, etc.