Les résultats du rapport du Pnud sur le développement humain classant l'Algérie à la 84e place n'a pas été du goût des cadres algériens. Abdelhamid Temmar, ministre de la Prospective et des Statistiques, a vivement critiqué ce classement qu'il a qualifié de «scandaleux». «Je ne suis pas du tout d'accord sur la manière dont est traitée l'Algérie. C'est le message que je veux que vous transmettiez aux responsables de votre organisation», a lâché Abdelhamid Temmar qui a montré sa colère en refusant, «dans le fond et dans la forme», les résultats du rapport du Pnud pour l'année 2010. Le ministre, qui s'exprimait en qualité d'expert lors de la rencontre portant sur le débat autour du rapport du Pnud organisé par le Cnes, s'est étonné du fait qu'il n'ait pris connaissance du contenu de ce rapport qu'au jour de sa présentation publique. Et cela ne lui a pas plu. Pour lui, l'Algérie a réalisé d'énormes progrès et ne mérite pas la place qui lui a été donnée par le Pnud. «Certes, le climat des affaires reste insatisfaisant pour beaucoup, mais je tiens à souligner que nous avons déboursé des milliards de dinars pour la santé et l'amélioration du système éducatif, ce qui nous a permis de régler beaucoup de problèmes et de franchir des pas géants vers le développement. Il en est de même pour les taux de revenus qui sont les meilleurs dans toute la région du Maghreb et dans le Moyen Orient. Je ne comprends pas pourquoi ce classement en terme de quantité», s'est indigné le ministre. M. Temmar a auparavant fait une réflexion sur les indices retenus par cette organisation internationale pour évaluer la qualité du développement humain, en l'occurrence la santé, l'éducation et le revenu, estimant qu'il ne peut pas y avoir une distinction entre les indices monétaires et non monétaires. Répliquant à son intervention, M. Mamadou Mbaye, représentant résident du Pnud à Alger, a affirmé que l'Algérie est tenue de travailler en permanence avec les Nations unies en vue de l'élaboration de ces rapports et qu'elle doit faire preuve de plus de coopération en matière d'échange. «C'est un classement international. Ce rapport n'a pas pris en considération tous les résultats et performances réalisés en Algérie», a-t-il indiqué. «Mais si des données fiables étaient mises à la disposition de l'ONU, on les aurait sans doute exploitées dans l'élaboration de ce document», a-t-il ajouté. M. Mamadou a rappelé que son institution a proposé au gouvernement d'envoyer un groupe de travail à New York pour discuter des indices de développement et faire ce même travail, ici, en Algérie, mais qu'aucune réponse ne leur a été livrée. «Je suis tout à fait d'accord que si des données sont disponibles, le classement aurait été meilleur», a-t-il ajouté. Enchaînant sur le même sujet, Mohamed Seghir Babès, président du Cnes, a reconnu que l'Algérie a manqué à sa mission en la matière. «Il nous incombe à nous d'alimenter les Nations unies, mais nous ne le faisons pas systématiquement. Nous les donnons en retard et parfois nous ne répondons même pas à leurs sollicitations», a avoué le président du Cnes. Mohamed Seghir Babès a appelé les représentants de l'Onu à tenir un «work shop» en Algérie avec tous les représentants et cadres algériens afin de permettre à notre pays «d'entrer dans la boîte noire des Nations unies», a-t-il souligné. L'échange mutuel des données doit être accompagné d'un travail intensif sur la méthodologie, les procédés et l'analyse des données. «Cela permettra d'avoir des résultats approximatifs», a-t-il indiqué.