Les ménages béjaouis ont célébré les deux jours de la fête de l'Aïd el adha dans une ambiance de fête et de convivialité, malgré quelques moments indésirables. Ainsi, ni la flambée des prix du mouton, ni celle des produits à large consommation, ni le froid, n'ont pu gâcher cette fête. Dans les rues des localités que nous avons visitées, l'ambiance festive était au rendez-vous. Surtout du côté des enfants, avec leurs jouets, les pétards et leur petite somme d'argent, en récompense, de leurs adultes. Toutefois, dans le brouhaha de cette ambiance, un nombre important de ménages n'ont pas sacrifié le mouton de l'Aïd pour diverses raisons,telle que l'élévation des prix. Ils ont pu quand même acheter de la viande fraîche chez le boucher d'à côté,faisant la joie, à cette occasion, des maquignons et autres vendeurs d'ovins, qui avaient du mal à vendre, même au rabais, leurs moutons. En tout cas, ce n'est pas le fait de ne pas sacrifier un mouton, qui a gâché la fête de l'Aïd à Béjaïa, au contraire, la joie était au rendez-vous nonobstant tout. La solidarité avec les familles démunies, n'est pas en reste, puisque le Croissant Rouge Algérien, à travers ses différentes antennes, a pu collecter plus de 100 moutons, distribués aux familles pauvres, afin d'égayer et «réchauffer» leurs foyers, «glacés» quelque peu par la pauvreté. Beaucoup d'âmes charitables ont répondu à l'appel du CR-A, comme le club sportif la JSMB, des opérateurs économiques de la région, des anonymes, des élus des APC,... et ce pour offrir, chacun selon ses capacités, des moutons de l'aïd et de la viande fraîche aux familles dans le besoin. C'est dire l'élan de la solidarité n'a laissé personne indifférent. Toutefois, tout le monde s'accorde à dire, que la fête de l'Aïd a beaucoup changé depuis les dernières décennies. Les ménages éprouvent de plus en plus de difficultés à célébrer convenablement cette fête, en ne parvenant pas à immoler, comme il est de coutume, un mouton, et ce à cause bien évidemment de la cherté des prix. Les bons souvenirs des fêtes de l'Aïd d'antan reviennent à chaque occasion, avec beaucoup de remords et de nostalgie surtout. «Ah, le bon vieux temps...!», se remémore-t-on ici à Béjaïa.