L'aïd El Adha risque d'être fêté dans la morosité par les ménages à cause de la flambée des prix du mouton, des produits de large consommation, d'une part, et de la pénurie des autres produits comme le lait en sachet, d'autre part. Dans les marchés, et autres points de vente, les prix du mouton de l'aïd donnent le tournis, non pas à ces bêtes, mais aux ménages demeurés perplexes devant cette situation presque généralisée. Pour un simple mouton pesant entre 15 et 20 kg, il faut débourser entre 18 000 et 25 000 da. Pour un mouton bien charnu, il faudra une dépense variant entre 25 000 et 30 000 da, et pour les «poids lourds», il faut compter entre 30 000 et 40 000 da. Ce qui n'est pas à la portée de tout le monde, notamment des familles nombreuses, qui, si par chance elles se permettaient un mouton, le dévoreraient en peu de jours. C'est le «feu en pleine laine !» En tout cas, cette cherté ou ce «feu en pleine laine» n'arrange guère beaucoup de Béjaouis, qui sont contraints de fêter l'aïd avec quelques kilos de viande seulement comme pis-aller ! L'on se retrouve dans une époque bien triste, où le caractère mercantile et le gain facile ôtent tout caractère religieux à ce rite séculaire qui nécessite l'immolation d'un bélier. Toutefois, la flambée ne touche pas seulement les prix des moutons, même les prix des légumes et des fruits ont pris une ascension incroyable en l'espace de quelques jours seulement. Les fruits et légumes «emboîtent» le pas aux moutons... Dans le marché couvert de Tazmalt, pour l'exemple, il n'y a pas grand monde. Les prix sont passés du simple au double, des fois même au triple. Les poivrons, les piments et les haricots sont cédés à 130 da/kg chacun. La pomme de terre affiche entre 50 et 60 da/kg. La tomate entre 80 et 90 da/kg. La carotte est vendue à partir de 50 da/kg. La courgette est cédée entre 70 et 80 da/kg, la mandarine entre 100 et 120 da/kg... c'est la flambée presque dans tous les autres produits agricoles. Seul l'oignon constitue le minimum de tous les prix pratiqués avec 30 da/kg. Les prix des vêtements de l'aïd ne sont pas en reste, puisqu'ils sont aussi chers. Difficile pour une mère ou un père de famille de vêtir convenablement tous leurs enfants. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la pénurie du lait en sachet vient corser une situation compliquée pour les ménages qui doivent serrer davantage leur ceinture, et faire mille et un calculs pour pouvoir dépenser convenablement leur argent.