Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, effectuera aujourd'hui et demain une visite en République islamique d'Iran, à l'invitation du Premier vice-président iranien, Mohamed Redha Rahimi, a indiqué hier un communiqué des services du Premier ministère. Ouyahia et Rahimi coprésideront à cette occasion les travaux de la première session de la grande commission mixte algéro-iranienne de coopération, précise la même source. Il s'agit là du deuxième déplacement à l'étranger durant le mois de novembre pour le Premier ministre. M. Ouyahia a effectué une visite de travail les 8 et 9 novembre au Portugal, où il a coprésidé avec son homologue portugais, José Socrates, la 3e réunion de haut niveau algéro-portugaise. Au cours de cette réunion, qui est intervenue dans le cadre du traité d'amitié et de bon voisinage signé entre les deux pays en 2005, les responsables des deux pays ont paraphé 9 accords de coopération bilatérale et de partenariat dans plusieurs domaines et secteurs. Ces accords et mémorandums d'entente portent sur la coopération dans les domaines de la communication numérique, des travaux publics, des ressources en eau, de la culture et de la communication. Le déplacement du Premier ministre Ahmed Ouyahia à Téhéran pour lancer les travaux de la grande commission mixte revêt un caractère hautement important, étant donné la conjoncture internationale, marquée par des mesures de sanctions américaines à l'égard de l'Iran, accusé «de développer l'arme de destruction massive». Cette réunion entre les hauts responsables algéro-iraniens sera certainement l'occasion d'évoquer les opportunités d'investissement et de partenariat dans divers domaines, notamment l'énergie, l'industrie et le bâtiment. L'Algérie a été sollicitée également par la Grande-Bretagne pour la médiation avec l'Iran, sachant que les autorités américaines ont avoué leur incapacité à déclencher la guerre avec Téhéran, préférant la voie diplomatique. Le 19 janvier 1981, les Etats-Unis et l'Iran ont signé à Alger, par le biais d'une médiation algérienne, des accords censés régler la crise des otages américains retenus à cette époque par des Iraniens armés. Les accords définissaient une série de principes fondamentaux pour la normalisation des relations entre les deux pays. Ainsi, les Etats-Unis ont promis de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures de l'Iran, de lever les sanctions commerciales et de débloquer les comptes bancaires iraniens aux Etats-Unis. L'Iran s'est engagé en retour à payer sa dette extérieure vis-à-vis des Etats-Unis. Washington estime toutefois que Téhéran n'a pas respecté la totalité des accords d'Alger et développe un programme nucléaire à des fins militaires. L'Algérie veut engager un partenariat économique avec les Iraniens, sachant que ce pays est à l'avant-garde dans plusieurs domaines et peut jouer un rôle non négligeable dans l'économie algérienne, une économie en attente de véritables investisseurs et non de spéculateurs. Le but est de conforter les relations politiques et de passer à un cap qualitatif.