Un rapport avait été élaboré par les élus sur la situation des différents secteurs d'activité. Les travaux de la session ordinaire de l'APW de Tizi Ouzou, étaient consacrés à la situation générale de la wilaya et à l'état d'avancement des travaux. A cet effet, un rapport alarmant avait été élaboré par les élus sur la situation des différents secteurs d'activité dans la wilaya. Ainsi, pour le secteur du logement, les élus ont précisé que « ce secteur souffre d'un déficit avéré en raison des retards mis dans la réalisation et la réception des programmes inscrits, largement insuffisants ». Cette situation précaire s'est davantage aggravée après les intempéries de l'hiver dernier et le séisme du 21 mai, notamment dans les milieux ruraux en raison de la vétusté du parc immobilier. Dans ce sens, l'APW recommande à l'administration l'éradication de l'habitat précaire, le renforcement des programmes ainsi que l'encouragement de l'autoconstruction. Dans le secteur des travaux publics, la situation des infrastructures routières a été jugée des plus déplorables. Elle accuse un retard aussi bien en termes de réalisations nouvelles, de réhabilitation, revêtement que de construction d'ouvrages d'art. L'absence de voies ferrées, d'aéroports et de ports a été relevée. De ce fait, la route constitue la seule voie de communication pour l'ensemble de la wilaya dont le parc automobiles s'élève à 180.000 dont 25.000 poids lourds. Or, malgré la densité des réseaux (routes nationales, chemins de wilaya, chemins communaux et vicinaux), la circulation est très pénible à cause de l'état défectueux de ces voies. A cela s'ajoutent les dégâts subis l'hiver dernier par les ponts de Bougie, Bougdoura et Takhoukht. Dans ce chapitre, l'avancement au ralenti des travaux des ports d'Azeffoun et de Tigzirt dénote, selon les élus, «l'incapacité des services publics de réaliser un projet d'envergure». De même pour la station de dessalement de l'eau de mer de Tigzirt toujours embryonnaire et qui devait être livrée en ce mois de juillet. L'électrification rurale n'est pas en reste puisqu'en 2003, 5 154 foyers à travers la wilaya ne sont pas encore électrifiés. La même configuration est valable pour le raccordement en gaz de ville à cause du relief accidenté de la région. La situation n'est pas moins désastreuse pour le tourisme réduit a sa plus simple expression depuis plusieurs années. La situation catastrophique traversée par la ville de Tizi Ouzou depuis deux années a été également mise en avant par les élus. Ainsi, le fonctionnement déplorable des services de l'APC, l'état des routes, l'insécurité, l'absence d'hygiène, et d'éclairage public, l'existence de nombreux foyers de propagation de maladies ainsi que la prolifération des chiens errants et des rougeurs ont été parmi les maux énumérés et qui ont dénaturé la capitale du Djurdjura. Pour conclure, les élus ont imputé toutes les anomalies constatées au manque d'organisation et surtout à l'absence de volonté des pouvoirs publics. Dans sa réplique, le wali a jugé ce rapport «d'appréciation unilatérale qui n'a pas pris en considération tous les efforts consentis par l'Etat pour relancer l'économie dans la région». Cela dit, le wali de Tizi Ouzou, M.Hocine Ouadah, a évoqué les conflits qui ne cessent de miner l'APC de Tizi Ouzou, à savoir la crise entre les élus et le P/APC ainsi que le bras de fer Ugta-Snapap lesquels, selon lui, dépassent de loin leur cadre simpliste tant leurs raisons sont profondes. Ainsi, tout en affirmant que l'administration n'est pas responsable du marasme et de l'anarchie qui prévalent dans la ville de Tizi Ouzou, le wali a estimé que tous les problèmes que connaît actuellement cette cité sont le produit de la crise née, il y a trois mois, entre les élus FFS de l'APC et qui avait été engendrée, d'après lui, par les enjeux colossaux et les intérêts personnels que génère cette commune. Ainsi, plus explicite, le wali, lui, dira que le fond du problème tourne autour de l'agence foncière. Un constat qui n'a pas manqué de soulever le tollé parmi les élus APW du FFS qui ont jugé que «pour les affaires politiques de notre parti, nous avons un cadre pour les régler», dixit Nacer Abib, élu du parti d'Aït Ahmed. Concernant le bras de fer Ugta-Snapap, M.Hocine Ouadah indiquera qu'au-delà des revendications socio-professionnelles, les deux syndicats sont manipulés.