Alors que la population avait pensé avoir mis au tiroir des mauvais souvenirs la période des pénuries et des ventes concomitantes, cette pratique avilissante vient de refaire surface à la faveur de la crise du lait en sachet qui pourtant commence à s'estomper ces derniers jours. Cette pratique, nous l'avons vérifiée à nos dépens hier matin, à la nouvelle ville de Tizi Ouzou. En effet, si l'arrivée du distributeur avait rendu quelque peu le sourire aux pères de famille qui l'attendaient avec impatience, ils sont restés bouche bée quand le commerçant avait conditionné, en la présence du distributeur, l'achat d'un sachet de lait de 25 DA ou plus par l'achat d'un autre sachet de petit-lait produit par la même laiterie Pâturages d'Algérie, à 50 DA. «Je n'ai que faire de ce sachet de petit-lait. Je ne veux pas l'acheter», dira un client. «Donnez-le à quelqu'un», lui rétorque le commerçant. A ce moment, nous avons essayé d'avoir des clarifications sur cette vente concomitante auprès du distributeur qui était encore sur place. «Ce n'est pas moi. C'est exigé au niveau de l'usine.» Le commerçant, de son côté, donnera la même excuse pour cette pratique qui n'honore personne. «Ce n'est pas moi», dit-il sèchement. Cette pratique, rien ne la justifie si ce n'est le fait de gagner 10 DA de bénéfice sur un sachet de petit-lait acheté à 40 DA, alors que pour le sachet de lait, il gagne 2 «misérables» dinars seulement.