Mal parti le parti de Sid-Ahmed Al Ayachi, président du Rassemblement pour la concorde nationale (RCN). Le personnage qui dit une chose et son contraire en l'espace de quelques heures, se démentant publiquement, n'étonne presque personne, sauf peut-être ceux qui lui ont accordé leurs tribunes, quand on sait que le sieur, inconnu aux plans politique et médiatique, est arrivé par «effraction» dans ce monde censé faire l'opinion publique. Le président de ce parti non agréé, après un comportement médiatique non jalousé, reconnaît avoir dépassé ses «limites» et que sa vision «est complètement fausse». Une erreur reconnue est à moitié pardonnée, dit-on. Certes. Sauf qu'il y a «erreur» et «erreur». Celles, par exemple, aux conséquences désastreuses, surtout si elles sont mesurées sur la crédibilité de ce parti et la maturité qu'il est censé avoir atteint avant de déposer sa demande d'agrément et, il ne faut pas l'oublier, sur les personnes, citoyens ou autres cités par le «politicien». Le fait mérite de s'y attarder, car c'est la première fois dans les annales de la vie politique et des médias que pareil phénomène survient. Après des déclarations qui ont créé un buzz, car impliquant des personnalités et par extension des choix politiques importants pour le pays, le personnage se fend d'une dérobade incroyable, sans mesurer les conséquences de tels propos sur les personnes, le pays, et sa perception par l'étranger. Même le journal qui lui a ouvert ses colonnes exige réparation pour le préjudice subi ! C'est dire que le concerné est un trublion dangereux et irresponsable qui n'a aucune idée des dégâts qu'il cause ou peut causer. La scène politique nationale ne peut s'encombrer de la présence de ces trabendistes de la politique, et au risque d'avouer avoir péché dans ce domaine pour avoir, au nom de la démocratie, défendu le droit des partis à l'agrément, il faut avouer que le ministère de l'intérieur, en ce cas précis, a eu plus d'intelligence et connaît très bien son affaire. Le président du RCN a-t-il tout simplement voulu imiter Wikileaks, le site de Julian Assange ? Peu probable, mais, à défaut de révéler un câble, il a tranché la fine corde qui le liait au monde des médias et de la politique. Et là, difficile de trouver une remorque à même de supporter le poids de la lourde «bourde».