Les jeunes du quartier de Belouizdad (ex-Belcourt) d'Alger sont sortis hier dans la rue pour protester contre la hausse des prix des produits de large consommation. «Non à la hausse des prix. Non au sucre cher. Non au bidon d'huile cher. Oui à la dignité», tels étaient les slogans scandés par les jeunes émeutiers, sans parler de ceux qui rappellent le début des années 1990. Ceci étant, la cause des contestations est certes la hausse des prix des produits alimentaires, mais ces émeutes cachent tant de maux sociaux. Les jeunes protestataires ont profité pour exprimer la frustration qu'ils vivent au quotidien. Des pierres ont été jetées en direction des policiers qui ripostaient par le lancement de bombes lacrymogène pour disperser la foule parmi laquelle nous nous trouvions. Nous nous sommes dirigés par la suite vers le lieu de concentration des brigades anti-émeute. Si parmi les jeunes émeutiers on dénombre des blessés légers, suite au mouvement de panique lors de l'assaut des policiers, du côté des forces de l'ordre, on enregistre également des blessés. Un camion karcher a été dépêché sur les lieux vers 16h par les forces de l'ordre pour disperser la foule. Mais c'était compter sans la détermination des émeutiers décidés à poursuivre le mouvement protestataire. «Nous n'avons rien à perdre», a affirmé Mourad, un jeune du quartier. Le boulevard Mohamed Belouizdad était ainsi bloqué à la circulation, notamment entre le siège du ministère du Travail et Laâqiba. Il était impossible pour les riverains de traverser l'artère principale de Belcourt. De plus, c'est comme si les émeutiers encerclaient les policiers. Les uns étaient du côté de Lamartine et les autres en amont, précisément au niveau de la rue Nessira Nounou. De temps à autre, les émeutiers attaquaient comme un seul homme. Et là : des tirs de bombes lacrymogène retentissaient de nouveau. «Le jeu du chat et de la souris», ironisait un vieil homme qui assistait aux affrontements. Au moment où nous mettons sous presse, les émeutiers maintiennent la protesta. Ils promettaient d'ailleurs de durcir le mouvement.