Des échauffourées avec les forces de l'ordre ont été enregistrées mardi soir dans la commune de Douaouda. Les émeutiers sont sortis dans la rue pour protester contre la hausse des prix des produits de large consommation. Selon certaines informations recueillies sur les lieux, les jeunes protestataires devaient reprendre la protesta dans la soirée d'hier. La paisible commune de Douaouda a connu ses premières émeutes depuis ces vingt dernières années. Jamais les habitants de cette partie de la wilaya de Tipaza «n'ont manifesté avec une telle virulence», décrivent des témoins. «Mardi soir, à partir de 7h30, des jeunes ont bloqué le boulevard principal avec des pneus et des troncs d'arbre», indiquent des résidents de la localité interrogés hier lors d'une visite sur les lieux. La hausse des produits alimentaires serait la cause première du mécontentement de la population de Douaouda, ou du moins ceux qui sont sortis protester. D'après les dires de quelques individus rencontrés sur les lieux, «il est devenu très difficile de remplir le couffin avec de si bas salaires. Le sucre ayant atteint les 120 DA, le bidon d'huile de 5 litres coûte 750 DA, comment voulez-vous vivre décemment avec un rentrée d'argent misérable ?», affirment-ils. En effet, ces derniers jours, nous constatons une hausse sans frein des produits de première nécessité. Ni l'appel de la société civile ni les avertissements de la presse nationale n'ont été pris en compte par les pouvoirs publics pour stopper le mécontentement et trouver les solutions idoines. Déjà, dans la soirée de lundi, ce sont les localités de Fouka (Tipaza) et de Staouéli (Alger) qui ont été le théâtre d'émeutes. Elles ont pris fin avec l'intervention des forces de l'ordre. Ces dernières sont sur le qui-vive. Le ras-le-bol social risque de ne pas s'estomper, d'autant plus que le «virus s'est propagé». De retour à Douaouda hier, l'un des habitants, chauffeur de profession et activant à Alger, nous indiquait que «les jeunes de cette localité ont décidé de ressortir pour bloquer encore une fois le grand boulevard de la ville qui dessert l'ensemble des quartiers, jusqu'à la sortie nord-est, à destination de Fouka». Si des indices permettent d'expliquer la hausse des prix des produits alimentaires en raison de la flambée des cours internationaux, en Algérie, certains commerçants disent qu'«elle n'est pas justifiée». Ce sont encore là de nouvelles accusations portées contre les spéculateurs «qui s'enrichissent sur le dos des citoyens, le laissant frôler la misère, si ce n'est déjà fait», estime-t-on. Par ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, des échauffourées ont éclaté à Staouéli.