Au troisième jour de grève des travailleurs de l'unité de messagerie expresse de Bab El Oued, Ahmed Boussena, PDG de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), s'est déplacé en compagnie de M. Cherbiti, directeur général de l'agence, pour écouter les doléances des travailleurs. Ces derniers demandent le départ immédiat du directeur d'unité, M. Yakoubi, qu'ils qualifient de «haggar». «Le directeur a réussi à démotiver l'ensemble des travailleurs. Il a rendu fous quatre de nos collègues en les menaçant de prison et a poussé d'autres travailleurs à déposer leur démission. Ce directeur n'a rien d'un gérant, c'est un destructeur. Il a été relevé de ses fonctions pour mauvaise gestion en 2005 et il est de retour cinq ans après pour se venger», a rappelé un des employés de l'unité. Un autre employé, chauffeur de son état et qui cumule 1200 km chaque jour, a été la cible du directeur : «Nous sommes 200 employés et mis à part une dizaine qui sont des alliés du directeur, tout le reste veut le voir partir, lui qui n'a aucune qualification.» Le représentant du syndicat des travailleurs a, quant à lui et au nom de ses collègues, exigé le départ immédiat de ce directeur. «Nous ne reprendrons le service qu'après le départ de M. Yakoubi.» De son côté, le directeur général, qui a nié dans une précédente déclaration avoir reçu des correspondances de la part des travailleurs sur les dépassements de M. Yakoubi, a finalement reconnu les faits. «Nous allons prendre les mesures nécessaires après avoir enquêté.» Idem pour le PDG de l'Anep, qui a rassuré les travailleurs en déclarant : «Je n'accepterai jamais ce genre de dépassements. Je vais diligenter une commission d'enquête et si ces faits s'avèrent justes, ce directeur ne restera pas une seconde de plus à ce poste. Je vous demande, par contre, de reprendre le travail afin d'assurer la continuité du service.» Et d'ajouter : «Je me suis toujours mis du côté des travailleurs et je continuerai à le faire. Mais il faut que les choses se fassent dans le cadre de la réglementation en vigueur.» Chose que les travailleurs ont apprécié. Dans l'attente d'une décision de la direction générale, le collectif des travailleurs a décidé de reprendre le travail pour assurer un service minimum, tout en réclamant une enquête de l'Inspection générale des finances (IGF). Pour rappel, la messagerie expresse, créée en l'an 2000, est chargée de la distribution et de la diffusion de journaux, courriers interbancaires, courriers domestiques et de livres.