Une attaque armée de partisans du régime yéménite contre des étudiants participant à un sit-in à l'université de Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, a fait deux morts et onze autres blessés parmi les étudiants, selon des témoins. L'assaut a été donné vers minuit et les manifestants ont réagi en tentant de neutraliser, avec l'aide de la police, les assaillants qui ont réussi à prendre la fuite. Il s'agit des premiers tués dans la capitale dans les protestations demandant le départ du président au pouvoir depuis 32 ans. Durant la journée de mardi, une violente confrontation a opposé manifestants et partisans du président Saleh. Pneus enflammés, sit-in, manifestation, les protestataires ont usé de tous les moyens pour occuper une place centrale de Sanaa, rebaptisée place de «La Libération». En fin de matinée, des militants du parti au pouvoir ont tenté de les déloger. Une voiture arborant le portrait du président yéménite a subi les représailles des manifestants. Le bilan des affrontements est d'au moins cinq blessés, et il aurait pu être plus lourd car certaines personnes étaient armées de poignards. La révolte contre le régime du président Saleh était jusqu'à présent surtout menée par des étudiants. Désormais, des militants de l'opposition parlementaire et des représentants des puissantes tribus ont grossi leurs rangs. Douze personnes ont été tuées dans les protestations similaires à Aden, dans le sud du Yémen, selon des sources médicales depuis le début des protestations au Yémen il y a dix jours. Ce bilan est contesté par le ministère yéménite de l'Intérieur qui affirme que seules quatre personnes ont été tuées dans cette ville où les protestations contre le régime ont pris une tournure beaucoup plus violente qu'à Sanaa.