Les nouvelles mesures destinées à l'encouragement de la création des entreprises et des emplois sont «transitoires», car il s'agit uniquement de la «distribution de la rente pour gagner une paix sociale éphémère», a estimé hier l'expert en économie Abderrahmane Mebtoul. Il a recommandé, à cet effet, la réalisation d'un bilan des différents organismes de soutien à la création d'entreprises (Ansej, Angem, Cnac). Il est important de connaître le nombre d'emplois permanant créés depuis leur création et l'apport en valeur ajoutée des projets financés. «Il ne suffit pas de communiquer uniquement les bilans concernant le nombre de dossiers déposés», a-t-il relevé, citant les résultats d'une enquête qui a révélé que «80% des entreprises créées dans le cadre de l'Ansej activent dans le secteur des services et particulièrement dans le transport». Le taux de mortalité des entreprises mises en place par le biais de ces dispositifs est également élevé, selon lui, ajoutant «qu'aucun bilan n'a été communiqué sur cette question». «Une évaluation des avantages fiscaux et financiers accordés par l'Etat dans le cadre des différents dispositifs doit être établie avant le lancement des nouvelles aides pour la création des micros entreprises», a préconisé l'expert Mebtoul, souhaitant l'engagement d'une enquête nationale pour évaluer les montants dépensés via ces dispositifs d'aide à la création d'entreprises. Ces bilans permettront, de son avis, de «tracer les perspectives futures» et d'élaborer une réelle politique d'emploi. Selon notre interlocuteur, d'autres contraintes freinent les promoteurs et investisseurs. Outre les entraves bureaucratiques, ils sont confrontés à un système financier inadapté et à la cherté du foncier industriel. L'économie algérienne est tout simplement «grippée», a-t-il relevé. Tout en plaidant pour une «visibilité économique» et une «cohérence politique économique et sociale», M. Mebtoul a préconisé l'engagement d'un débat national sur «l'économie algérienne et sa place dans le contexte mondial». «L'Algérie doit bien gérer ses ressources financières» et se préparer sérieusement à la concurrence internationale en orientant les aides vers les entreprises créatrices de richesses et de valeur ajoutée», souhaite-t-il.