Environ 4000 personnes ont manifesté pacifiquement hier à Casablanca pour réclamer davantage de «démocratie et de justice sociale». Selon la police, 2500 personnes ont participé à cette manifestation et les organisateurs avancent pour leur part le «chiffre de 10 000». «Non à la corruption», «il faut mettre un terme à l'injustice sociale», «le peuple veut mettre un terme à l'autoritarisme», scandaient les manifestants, pour la plupart des jeunes du Mouvement du 20 février, qui manifeste pour des réformes démocratiques. L'article 19 de l'actuelle Constitution marocaine, qui consacre le statut religieux du roi Mohammed VI a été critiqué par certains manifestants qui ont demandé son abrogation lors de la prochaine réforme politique. Dans un discours tenu le 9 mars, le roi Mohammed VI a annoncé d'importantes réformes politiques visant notamment à renforcer l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Les manifestants ont aussi appelé à la «démission du gouvernement» ainsi que le «renforcement des libertés publiques» et la «fin de l'imputé». «Nous réclamons le jugement de ceux qui ont dérobé les deniers publics», «nous voulons un Maroc nouveau et une nouvelle Constitution», ont également scandé des manifestants parmi lesquels se trouvaient des islamistes du mouvement Justice et Bienfaisance, l'un des plus importants au Maroc. Un projet de loi sur la lutte contre la corruption, qui sera bientôt présenté devant le parlement pour être voté, a été adopté vendredi en conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI.