Les derniers événements qui ont secoué le pays en janvier, les réformes politiques annoncées et la perturbation qui caractérise les différentes couches sociales et les travailleurs ont dominé les réponses à la presse du secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia. Lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la session du conseil national de son parti organisé à Zéralda, M. Ouyahia s'est montré catégorique. «Il n'y a pas de crise politique en Algérie», a-t-il réaffirmé aux nombreuses questions posées à ce propos. «Les actions de protestation observées dans tous les corps ne signifient pas l'existence d'une crise politique qui peut remettre en cause le régime actuel. Les médecins n'ont pas de problèmes avec l'Etat mais ont des revendications socioprofessionnelles qui se règlent dans un autre cadre», a-t-il affirmé. M. Ouyahia s'adresse de nouveau aux parties qu'il responsabilise de la généralisation du mouvement de casse et de saccage des biens publics en janvier en montrant sa crainte que «si les choses continuent d'évoluer de cette manière, ces lobbies prendront le pouvoir, s'ils ne l'ont pas fait déjà». «Ceux qui veulent brûler l'Algérie cherchent des cadavres, mais ils ont échoué car ils n'ont pas encore trouvé ces cadavres. L'Algérie ne veut pas récidiver», a-t-il indiqué, en soulignant que l'Etat est présent et fait face à tous ces problèmes. «L'Etat n'est pas faible dans la mesure où il a réussi à éradiquer le terrorisme. L'Etat gère, ne recule pas, il observe. L'Etat devient faible lorsqu'il s'agit de ses enfants», a-t-il expliqué, avant de poursuivre sur un ton ferme : «Mais ce n'est pas normal de créer l'anarchie et de prendre en otage la population.» Le premier responsable du RND se réjouit du fait qu'aucune victime n'a été enregistrée à l'issue des saccages. Un élément qui aurait donné à la situation une autre tournure. Néanmoins, le SG du RND regrette que ces lobbies aient bien exploité ces évènements et réalisé des objectifs. M. Ouyahia a affirmé que son groupe parlementaire participera à la commission d'enquête sur ces évènements. «Le RND n'a aucun problème. Nous allons jouer la défense en ligne. Nos élus vont participer à cette commission et on verra bien où elle va mener», a-t-il indiqué. Il par ailleurs refusé de lier l'intervention des réformes économiques, sociales et politiques menées depuis quelques mois à la perturbation que connaît la rue. «Ce sont des choses inscrites dans le programme quinquennal. Les libertés politiques et d'expression ne sont pas de nouvelles mesures, les mesures incitatives à l'emploi existent depuis longtemps, et la révision de la Constitution a été annoncée par le Président depuis 2008. Rien n'a donc changé. Ces réformes sont une simple continuité du processus de développement déclenché par l'Etat», a-t-il expliqué. Le SG du RND a affirmé qu'aucun parti politique n'a été concerné par la concertation et la consultation menée par le Président en vue d'amender la Constitution. «Je ne sais ce que le Président va proposer», a-t-il affirmé en soulignant que son parti s'oppose à l'instauration du régime parlementaire. «Nous sommes contre et avancerons nos arguments au moment opportun», a-t-il précisé. Le SG du RND dira que l'Etat n'est pas en train de céder devant la pression des travailleurs. «Les augmentations salariales seront versées une fois que les régimes indemnitaires seront finalisés. C'est le travail qui se fait actuellement», a-t-il souligné. Il n'écarte pas le risque des hausses des salaires dans le secteur économique qui «peuvent mettre en danger l'existence de l'entreprise», a-t-il ajouté. Interrogé sur l'Alliance présidentielle, le SG du RND ne donne pas de réponse claire. «Elle existe, elle est là, on vit avec», a-t-il résumé, en avouant que l'évolution de cette Alliance a échoué.