Saisissant le décès du docteur Baruch S. Blumberg, à l'âge de 85 ans, biochimiste, prix Nobel de médecine qui a découvert le virus de l'hépatite B aidant ainsi à développer un vaccin efficace pour combattre le cancer du foie, l'association SOS hépatite passe en revue la situation de l'état de la maladie et la situation des malades en Algérie. Qualifiant la situation de dramatique, l'association relève les lacunes observées dans l'aspect de la prévention et de la prise en charge réservées à cette catégorie. «Le nombre de porteurs d'hépatites B et C est en nette progression chaque année à cause du non-respect des normes d'hygiène universelles, notamment chez les chirurgiens dentistes, qui sont la première source de contamination. La note du ministre de la Santé du mois d'avril 2010, obligeant les dentistes à se doter d'autoclaves de stérilisation, n'est toujours pas appliquée», indique l'association dans un communiqué rendu public hier. Abdelhamid Bouallag, président de cette association, dresse un tableau noir sur la prise en charge de cette maladie, marquée par l'absence d'une stratégie nationale. «Aucune stratégie n'est initiée par le ministère de la Santé pour la prise en charge des malades atteints d'hépatite. Le ministère de la Santé n'arrive même pas à gérer convenablement les ruptures et la non-disponibilité des médicaments, qui persistent jusqu'à ce jour», a-t-il souligné. Le manque de médicaments est de plus en plus récurent et prive les malades de traitements précieux, voire indispensables. «L'Institut Pasteur d'Algérie, seul détenteur des examens complémentaires de cette maladie, est en rupture de stock en réactifs pour l'hépatite B depuis un mois, ce qui va aggraver la situation des malades en attente de traitement.» La suspension de la greffe du foie complique encore la situation. «La greffe du foie, qui peut sauver des malades au stade final (cirrhose ou cancer du foie), est actuellement suspendue pour absence de moyens logistiques adéquats, malgré la bonne volonté affichée par le staff technique, ce qui prouve l'absence de volonté des responsables du ministère de la Santé», a-t-il conclu.