Dans un discours à la nation prononcé hier soir sur la télévision nationale, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé des décisions importantes visant à conforter le système démocratique et le respect des droits de l'homme en Algérie. Le discours du chef de l'Etat s'est articulé sur 16 points importants constituant les axes de sa nouvelle politique, après des appels incessants à des changements et à des réformes politiques, économiques et sociales. Le président de la République a tout d'abord rappelé la position de l'Algérie vis-à-vis des questions régionales, notamment les révoltes dans les pays voisins, la Tunisie, la Libye et dans les autres pays arabes. Il réaffirmé à cette occasion la position de l'Algérie, à savoir celle de la non-ingérence dans les affaires internes des pays. Le chef de l'Etat a souligné son engagement à lutter contre les fléaux sociaux, notamment la corruption, en faisant appel à toutes les forces vives du pays, insistant sur l'appui des citoyens sans lesquels rien ne peut se faire. L'autre décision prise par le premier magistrat du pays est celle de renforcer la justice en demandant des comptes aux élus, aux associations et à l'administration. Le développement d'un programme national des investissements constitue également une des mesures phares prises par le président de la République. Dans le domaine de l'information, le chef de l'Etat a décidé de dépénaliser le délit de presse, de soutenir la liberté d'expression en ouvrant la presse à tous les courants politiques et idéologiques. En sus de la révision du code de l'information de 1990, le premier magistrat du pays a annoncé l'ouverture du secteur audiovisuel avec la création de chaînes objectives. Sur le plan politique, économique et social, le Président a souligné qu'aucune partie n'a le droit de faire revenir la peur au sein des familles algériennes après le lourd tribut payé durant la décennie noire. Les partis politiques sont appelés à jouer un rôle prépondérant en respectant la Constitution et la démocratie, a souligné le président, tout en rappelant que la démocratie a été arrachée par les Algériens sans aucune aide ou soutien de l'étranger. Pour conforter l'exercice politique, le chef de l'Etat a annoncé la révision de la loi sur les partis politiques. Par ailleurs, l'Etat a décidé, ajoute-t-il, de réduire considérablement les disparités sociales et régionales et de soutenir le processus démocratique. «Nous veillerons à renforcer l'Etat de droit, à accélérer le développement social et économique, en faisant appel à toutes les forces politiques et sociales ainsi qu'aux compétences nationales. Nous devons restaurer la confiance entre le citoyen et l'administration afin de garantir la crédibilité de nos institutions», a tenu à souligner le président Bouteflika. La réforme de l'institution législative a été évoquée par le chef de l'Etat, qui a souligné dans ce contexte la révision de la Constitution avec l'introduction de nouveaux articles. Dans le cadre de ce projet, le Président a décidé la création d'une commission qui devra plancher sur cet aspect en faisant des propositions au premier magistrat du pays qui seront soumises au Parlement ou au vote par référendum. Une révision qui sera réalisée, soutient-il, avec l'apport des partis politiques, des experts et des juristes. La révision de la loi électorale avec la participation de tous les partis politiques algériens représentés au Parlement ou non afin de concevoir un nouveau système électoral figure également parmi les décisions prises. Le président de la République se dit, en outre, disposé à renforcer les prérogatives des Assemblées élues, à travers notamment la révision du code de wilaya. La réactivation du mouvement associatif en tant qu'espace et intermédiaire entre les citoyens et les autorités publiques demeure également une action prioritaire, précisant que le respect des droits de l'homme restera le souci permanent de toutes les associations et organisations nationales. Le chef de l'Etat a appelé tous les citoyens à contribuer et à faire des efforts pour pousser l'Algérie vers une ouverture sur une vie politique marquée par un nouveau multipartisme.