Deux personnes ont été tuées par balle au Yémen lors de manifestations contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, a indiqué une source médicale. Intervenant pour disperser une manifestation à Ibb, au sud de Sanaa, les forces de sécurité ont tué un protestataire et blessé 30, dont huit par balle, a indiqué la même source médicale. A Al Baïdah, au sud-est de la capitale, des hommes armés appartenant au parti au pouvoir (le Congrès populaire général) ont tiré contre un sit-in de protestation, tuant un manifestant avant de prendre la fuite, a rapporté un témoin. La victime a été identifiée par un autre témoin comme étant Salem Abdallah. A Taëz, des dizaines de personnes ont été blessées, hier, où les forces de sécurité et l'armée ont ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes. Les forces gouvernementales, massivement déployées dans la deuxième plus grande ville du Yémen, située à 200 km de la capitale, Sanaa, sont intervenues dans un quartier du sud-est pour disperser une manifestation hostile au président Ali Abdallah Saleh. Les manifestants ont également exprimé une nouvelle fois leur rejet du plan à l'initiative des monarchies du Golfe. Il prévoit le départ du président Saleh, mais dans quelques semaines et avec des garanties pour son immunité. Des drapeaux bahreïnis ont fait leur apparition hier dans la manifestation à Taëz, en solidarité, selon des participants, avec les protestataires bahreïnis. Leur mouvement avait été maté à la mi-mars par les autorités de Manama, avec l'aide des autres monarchies du CCG. Entre-temps, le président Ali Saleh continue de souffler le chaud et le froid. Bien que son parti ait accepté le plan du Conseil de coopération du Golfe (CCG), M. Saleh a répété qu'un changement de régime passerait par «les urnes». «Vous m'appelez aux Etats-Unis et en Europe à céder le pouvoir. A qui dois-je le céder ? A ceux qui cherchent à mener un coup d'Etat ? Non, nous le ferons à travers les urnes et les référendums», a-t-il déclaré dimanche à la chaîne BBC, accusant l'Occident d'appuyer ses adversaires, soutenus, d'après lui, par Al Qaïda.