La violence qui ébranle le Yémen depuis quelques jours a coûté la vie à au moins douze personnes et blessé plusieurs autres dans des heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Hier matin, un étudiant a été tué par balle et cinq autres ont été blessés dans des confrontations avec des partisans du régime autour de l'Université de Sanaa, selon un journaliste sur place. Vendredi, quatre personnes avaient été tuées par balle à Aden, principale ville du sud, lorsque la police a dispersé des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, selon des sources médicales. Dans la ville de Sanaa, des centaines de partisans du régime ont attaqué un rassemblement de milliers de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés, racontent des témoins aux envoyés des agences de presse. A Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa, une attaque à la grenade contre des manifestants dans le centre-ville a tué deux d'entre eux et fait 27 blessés, selon des sources médicales. Ces décès portent à 12 le nombre de morts en une semaine au Yémen, selon un bilan fait par la presse sur place à partir de sources hospitalières. Trois manifestants ont été tués lors de la dispersion par la police de manifestations réclamant la chute du régime yéménite à Aden vendredi, alors que deux protestataires trouvaient la mort dans une attaque à la grenade à Taez (sud-ouest). «Nous avons vu une voiture de fonction s'approcher et lancer la grenade, avant que ses occupants tirent des coups de feu en l'air», a indiqué un témoin joint par téléphone. Des habitants ont accusé des responsables du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), d'avoir mené l'attaque. A Aden, outre les trois morts, au moins neuf personnes ont été blessées par balle, selon des sources hospitalières, lors de nouveaux affrontements vendredi entre manifestants et police.