El Harrach n'arrive pas souvent en finale, mais à chaque fois qu'elle y parvient, elle l'emporte. C'est peut-être pour cette raison que ses supporters se préparent à la fête en traçant déjà l'itinéraire que doit emprunter le trophée, une fois qu'ils l'auront reçu des mains du président de la République. C'est dire combien les Harrachis sont confiants pour ce match. Ce n'est pas faire offense à l'adversaire de vouloir coûte que coûte remporter la coupe, mais de là à anticiper les évènements, il faut être supporter de l'USMH pour oser le faire. Les fans des Jaune et Noir ne craignent pas la malédiction qui frappe parfois les équipes trop sûres d'elles, car leur foi en la victoire finale est inébranlable. Ils marcheront donc vers le stade 5 Juillet d'un pas rassuré, convaincus que rien de fâcheux ne peut les atteindre, à l'instar de cette armée grégaire s'apprêtant à recevoir sur un plateau la clé de la ville conquise. De conquête en conquête, les Harrachis ont déjà gagné le cœur des puristes tellement le jeu de leur équipe est séduisant. Il est vrai que les poulains de Boualem Charef pratiquent un football chatôyant, de bonne facture, au point de faire rêver ses nombreux supporters. «S'ils réalisent le même match que lors des demi-finales face à l'ESS, le trophée ne peut pas leur échapper», avancent les spécialistes. Mais voilà, un match ne ressemble jamais à un autre, a fortiori quand il s'agit d'une finale. Cela dit, El Harrach est convaincue de ses arguments techniques et la force de son collectif qui a déjà démontré sa solidité à maintes reprises. Certes, le groupe de Charef est inexpérimenté, mais il compense ce manque par une solidarité à toute épreuve. Sur le plan individuel, le duo Boumechra-Boualem constitue la force de frappe de l'attaque. Leur entente est parfaite et risque de faire de gros dégâts dans la défense des Canaris. Au milieu du terrain, le travail de sape de Gherbi, s'il est rétabli à temps, et la clairvoyance de Hendou, le porteur d'eau, assure une grande assise à l'entre-jeu. En défense, Charef hésite entre Bendabderrahmane et Griche. L'un des deux sera associé à Demou dans l'axe. Les flancs quant à eux, seront occupés par Legraâ et Djeghbala, deux éléments qui offrent beaucoup de solutions en attaque. Il faut dire que le jeu harrachi est axé essentiellement sur les ailes où les dédoublements permettent souvent de créer le surnombre pour faire la différence. Il faut dire que Boualem Charef a accompli un excellent travail depuis qu'il est à la tête du staff technique. Il a réussi avec des joueurs tout juste moyens à constituer une équipe homogène et complète dans tous les compartiments. Elle est à une marche d'écrire une nouvelle page dans l'histoire du club banlieusard. La génération des Tahar, Abdelkader, Selmi et autres Kabri ont ouvert la voie du succès en remportant le premier trophée de l'équipe en 1974. Les Meziani, Meddane, Lounici ont récidivé en 1987, et comme dit l'adage, jamais deux sans trois. Ce ne serait que justice pour cette formation sympathique qui, avec peu de moyens, est en train de damer le pion à des équipes beaucoup plus nanties. C'est incontestablement le club révélation de la saison qui a apporté de la fraîcheur à un championnat monotone. Tout El Harrach ne parle désormais que de cette finale qui, en cas de victoire, replacera El Harrach dans le gotha du football algérien, après une longue traversée du désert. Rien que pour la fidélité de ses supporters, l'USMH mérite d'être sacrée, pourvu que Dame Coupe ne lui tourne pas le dos.