Les problématiques de mise en œuvre du plan d'action de 100 mesures, lancé par l'initiative «Notre Algérie Bâtie sur de Nouvelles Idées» (Nabni) a fait l'objet d'une rencontre organisée hier à Alger. Après son lancement le 13 avril, l'initiative Nabni a suscité l'intérêt des chefs d'entreprise, d'universitaires, de consultants, de travailleurs et de jeunes qui ont participé hier à la rencontre. Un intérêt affiché également via le site internet de Nabni, qui a été visité 44 000 fois depuis son lancement. Ce qui prouve, selon ses initiateurs, le besoin des citoyens de s'exprimer sur leurs attentes et leurs besoins. Pour recueillir un maximum d'idées et de propositions, les initiateurs ont créé deux sites interactifs en plus de la page Facebook qui a reçu 56 000 visites. Des débats sont également engagés sur le site nabni2012.org. Le groupe des initiateurs s'est aussi élargi, passant de sept à une trentaine de personnes formant actuellement Nabni, qui n'a pas encore de statut juridique. Sur les 100 propositions du plan d'actions à soumettre d'ici le 5 juillet 2011, l'initiative a proposé 30 mesures dans plusieurs domaines liés notamment au développement social, la santé et le financement d'entreprises. Pour l'émergence d'une Algérie nouvelle, les initiateurs proposent au gouvernement de créer une structure de pilotage au sein de la présidence de la République ou du Premier ministère chargé de l'application des 100 mesures, si elles sont retenues. D'autres structures sont également préconisées par les initiateurs pour assurer le conseil, l'appui à la mise en œuvre, la coordination, le suivi et l'évaluation de la mise en œuvre du projet de réformes, à mettre sur pied en l'espace d'une année. «Les 100 mesures ont pour objectif l'amélioration du quotidien des citoyens à court terme», a expliqué Najy Benhassine, l'un des initiateurs de Nabni et économiste de profession. De son côté, Hassen Khelifati, un autre membre du comité de pilotage et PDG d'Alliance Assurance, a estimé qu'à l'instar des expériences similaires engagées dans d'autres pays, «les mesures sont réalisables à court terme», annonçant l'engagement d'un débat après le 5 juillet 2011. Des propositions plus profondes pour des réformes structurelles seront émises pour le projet de Nabni 2020. «Les grands chantiers de réformes requièrent une plus grande préparation et un plus large consensus», a estimé M. Benhassine. D'ici juillet 2012, les initiateurs de Nabni envisagent d'élaborer un rapport du cinquantenaire de l'indépendance nationale, qui portera sur une vision prospective de moyen terme. Le groupe appelle, dans ce cadre, à engager des consultations nationales élargies à toutes les parties pour préparer la vision de l'Algérie de 2020 dans six domaines clés tels que l'emploi, l'éducation, la recherche scientifique, la santé, la retraite et la décentralisation des centres de décisions. Concernant les 10 prochaines mesures du programme des 100 mesures, M. Benhassine a indiqué qu'elles porteront sur l'accès au logement et l'accès des entreprises au foncier industriel. Après son achèvement, le plan d'action de 100 mesures sera remis au gouvernement, partis politiques et administrations. Le réseau Nabni regroupe des Algériens et Algériennes résidents en Algérie ou à l'étranger et représentant les secteurs public et privé. Ses membres affirment qu'ils sont «apolitiques». C'est une action non partisane pour «éviter les divisions internes et les récupérations externes». Ils veulent trouver des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par les différentes sphères de la société. Les contraintes de la société seront également débattues lors des assises de la société civile qu'organisera le Conseil national économique et social (Cnes), la mi-juin à Alger. Les pouvoirs publics semblent prendre conscience du rôle de la société civile dans l'émergence d'un pays et éviter par la même les soulèvements qui ont marqué ces derniers mois certains pays du Maghreb et du Moyen-Orient.