Trois personnes ont été tuées hier et plusieurs autres blessées à Tall Kalakh près de Homs, dans le centre de la Syrie, par des tirs d'armes automatiques des forces de l'ordre. «Les forces de l'ordre, qui encerclent depuis ce matin Tall Kalakh, tirent à l'arme automatique. Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées», a indiqué un témoin. Hier, des milliers de personnes ont manifesté dans cette localité proche de la ville de Homs, troisième ville de Syrie à 160 km au nord de Damas. Cinq personnes ont été tuées hier en Syrie par des tirs des forces de sécurité déployées massivement, en dépit de consignes de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants, a affirmé hier un militant des droits de l'homme. La veille, les forces de sécurité syriennes ont à nouveau fait parler les armes, tuant six personnes au moment où le gouvernement de Bachar al Assad promettait l'ouverture d'un «dialogue national» en Syrie dans les prochains jours. «Des signes indiquent qu'Al Assad est peut-être en train de changer de stratégie, probablement en réaction à la pression internationale», a dit un diplomate occidental. «Il y a eu moins de fusillades mais le fait que les gens soient allés manifester malgré l'imposant dispositif de sécurité est remarquable», a-t-il ajouté. C'est dans ce contexte de tensions que le ministre de l'Information, Adnan Hassan Mahmoud, a annoncé à la télévision que Bachar Al Assad allait engager «un dialogue national dans toutes les provinces dans les prochains jours». Mahmoud a précisé que des unités de l'armée ont commencé à évacuer la ville côtière de Banias et ont achevé leur retrait de Deraa bien que des habitants aient signalé la présence de chars devant les mosquées. Pour les opposants, le dialogue politique annoncé ne pourra être envisagé sérieusement qu'une fois libérés les milliers de détenus politiques et une fois établies la liberté d'expression et celle de réunion.