Décidément, le dénouement de l'affaire Khalifa n'est pas pour demain. Quatre ans après le jugement prononcé dans cette affaire par le tribunal criminel près la cour de Blida en faveur d'un pourvoi en cassation, la cour suprême a renvoyé, jeudi dernier, l'affaire au 22 septembre prochain. Selon des sources bien informées, cet ajournement a été prononcé par le juge en charge du dossier «pour permettre à toutes les parties concernées d'être présentes». Le verdict prononcé a suscité plusieurs interrogations parmi les présents, notamment les avocats, qui ont d'ores et déjà présenté leurs mémoires afférants à l'affaire. Il y a lieu de rappeler que l'affaire concerne les pourvois en cassation introduits auprès de cette instance judiciaire suite du verdict prononcé par le tribunal criminel près la cour de Blida, le 26 mars dernier, après deux mois et demi d'audition de 94 accusés et de plusieurs témoins dans la plus grande dilapidation des deniers public du siècle. Il s'agit d'un milliard de dinars, dont des dépôts de plusieurs sociétés publiques et privées. Les dix principaux accusés jugés par contumaces sont toujours réfugiés sous d'autres cieux. Pour Abdelmoumen Khalifa, dont le rapatriement a fait l'objet de négociations avec la Grande-Bretagne, il a été condamné à la perpétuité. Son épouse Amirouchane Nadia, Keramane Abdelwahab, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie et Keramane Abdenour ont été condamnés à 20 ans de prison, Keramane Yasmine, Kebbache Ghazi, Tayebi Sakina, Salim Moulay, Nanouche Mohamed, Baïchi Fouzi et Krim Smaïl ont été tous condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison. A rappeler, également, que la Cour suprême avait clôturé l'instruction autour d'un autre dossier lié l'affaire Khalifa, à savoir l'implication d'anciens ministres, notamment de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, et des Finances, Mohamed Terbèche, dans ce scandale. Une instruction qui a duré près de quatre années et qui a vu défiler au siège de la Cour suprême de nombreuses personnalités politiques ayant occupé des postes de ministre durant l'empire Khalifa. Les magistrats avaient entendu Bougerra Soltani en sa qualité d'ancien ministre du Travail et de la Protection sociale et Abdeslam Bouchouareb, ancien directeur de cabinet du chef de gouvernement, qui avait obtenu un crédit non remboursé, et Abdelmadjid Sidi Saïd, en tant que secrétaire général de l'UGTA et président du conseil d'administration de la Caisse nationale des assurés sociaux (CNAS).