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«Nous n'avons aucune relation avec la Banque mondiale et les institutions onusiennes» Abdelkrim Boudra, porte-parole du groupe Nouvelle Algérie bâtie sur de nouvelles idées (Nabni)
Le groupe Nabni vient de rendre public son rapport de «100 mesures pour l'émergence d'une Algérie nouvelle, plan d'action de rupture pour l'année du cinquantenaire de l'indépendance nationale». Il s'agit de mesures de réformes couvrant plusieurs domaines, notamment éducation, économie, social, santé, logement, finances et foncier. Le rapport est élaboré sur la base d'une large consultation via une plateforme Internet interactive de toutes les catégories socioprofessionnelles algériennes, et ce, depuis le 13 avril dernier. Le résultat de ce travail collectif a donné lieu à l'élaboration d'un rapport assez consistant dont des exemplaires ont été distribués mercredi et jeudi au niveau des institutions publiques. Une conférence de presse sera organisée aujourd'hui au niveau de la salle Frantz Fanon de l'Office Riadh El Feth à Alger, pour présenter le rapport et annoncer le lancement de l'Observatoire Nabi des politiques publiques. Pour mieux connaître cette association, nous avons sollicité son porte-parole, Abdelkrim Boudraâ, qui a bien voulu répondre à nos questions. Le Temps d'Algérie : Le groupe Nabni vient de rendre public son rapport «100 mesures pour l'émergence d'une Algérie nouvelle, plan d'action de rupture pour l'année du cinquantenaire». Ne pensez-vous pas que l'intitulé de votre rapport peut susciter des réactions de rejet du fait que vous prônez la rupture ? Abdelkrim Boudra : Il ne faut pas comprendre par le mot «rupture» un reniement de notre passé. Ce n'est pas l'objectif de notre travail. Nous voulons justement apporter une nouvelle vision quant au développement du pays en impliquant toutes les forces du pays et loin de toute idéologie politique. Le groupe Nabni ambitionne de contribuer au débat public en offrant un espace où peuvent s'exprimer tous les citoyens soucieux de proposer des idées pour construire l'avenir. Les débats et réflexions portent essentiellement sur des questions qui affectent les citoyens, l'économie et l'efficacité de l'Etat, abordées de manière concrète et pragmatique, loin des approches dogmatiques ou idéologiques qui ont malheureusement trop souvent bloqué la réflexion et provoqué le rejet des citoyens. Depuis son lancement le 13 avril, nous avons enregistré l'adhésion d'un nombre considérable de citoyens venant de tous les horizons et vivant en Algérie et à l'étranger. Certaines mesures proposées par votre initiative risquent de susciter un vive polémique. On peut citer l'augmentation des tarifs d'énergie, encourager exclusivement les jeunes pour l'accès aux fonctions publiques, la révision des prérogatives des walis et chefs de daïras… Tant mieux, c'est notre rapport qui sera débattu et nous sommes prêts à accepter toutes les critiques. C'est justement le propos de cette initiative citoyenne. S'agissant des tarifs de l'énergie, tout le monde sait que le prix de l'électricité est subventionné dans notre pays. Mais il est de notre droit de savoir comment est subventionnée notre consommation énergétique. Est-ce que ce système peut durer et à l'avantage du citoyen ? Quant à la place des jeunes dans les fonctions publiques, nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faudrait préparer la relève et ce, à tous les niveaux. Comment peut-on envisager cette solution en écartant les jeunes Algériens ? Leur implication (les jeunes) paraît donc nécessaire, tout en sachant que notre initiative est soutenue par des personnes qui ont plus de 80 ans. L'apport de nos aînés est indispensable et le bienvenu. Nous sommes contre l'exclusion. L'ensemble des mesures portées dans notre rapport vise à entamer des améliorations importantes dans l'environnement économique, social, administratif, institutionnel et la gouvernance du pays. Ces mesures permettraient, si elles étaient appliquées, à l'Algérie d'aborder son avenir sous un nouveau visage. Comment expliquez-vous que la plupart des membres fondateurs de votre initiative sont des cadres travaillant pour le compte de la Banque mondiale ou des institutions onusiennes ? Nous avons remarqué également que des chefs d'entreprises privées sont les seuls à y figurer... Nous n'avons pas plus d'une seule personne qui a travaillé pour le compte de la Banque mondiale. Les autres sont des compétences et des chefs d'entreprises algériennes. Nous n'avons pas choisi nos membres et les portes resteront ouvertes à toutes les compétences et initiatives algériennes. Avez-vous noué des relations avec les institutions onusiennes et des ONG occidentales ? Nous n'avons aucune relation avec les ONG et les institutions onusiennes. Nous travaillons entre Algériens, loin de toute institution publique ou privée. Notre initiative est authentiquement algérienne et ne vise pas à extrapoler un modèle de société quelconque. Nous réfléchissons à nos problèmes de manière collective et dans un débat interactif. Nous ne défendons aucune idéologie mondiale. Cependant, nous ne sommes pas aussi suspicieux que vous vis-à-vis de cette question. Avez-vous pris part aux assises nationales de la société civile organisées par le Conseil national économique et social (CNES) en juin dernier ? Nous n'avons pas participé, car aucune invitation n'a été adressée à notre groupe. Le CNES avait lancé une invitation via la presse à toutes les organisations de la société civile à prendre part aux assises … On ne peut pas faire intrusion de cette manière-là. Nous avons suffisamment communiqué et ils savent (les organisateurs des assises) que nous existons en tant que groupe de réflexion et d'initiative. Ils pouvaient nous inviter sans difficulté. Avez-vous l'intention d'ériger votre initiative en un mouvement politique ? Ce n'est pas notre but. Nos revendications ont un caractère socioéconomique visant l'amélioration du bien-être de la population. J'insiste sur ce point : nous sommes une initiative apolitique ouverte à tous les Algériens établis à l'étranger ou vivant en Algérie.Le groupe Nabni n'est affilié à aucun parti. Chacun de ses membres est libre d'activer dans la structure partisane de son choix, à titre individuel et indépendamment de ses activités au sein de Nabni.