Les résultats du baccalauréat de cette année annoncés en grande pompe par les pouvoirs publics ont certes fait beaucoup d'heureux mais ont suscité l'inquiétude chez les candidats de l'année prochaine. Les notes affichées ainsi que les choix qu'elles permettent dans l'accès aux différents instituts sont également source de craintes de ces futurs candidats. Ainsi, ces derniers n'ont qu'une seule idée en tête : celle de décrocher le sésame universitaire avec une au moins une mention. A défaut, le bac ne servirait à rien. Même avec une moyenne de 12/20, les lauréats risquent de grosses surprises en se voyant orientés vers des spécialités autres que celles souhaitées. Conscient qu'il n'y a que le travail qui paye, des élèves ont choisi de sacrifier leurs vacances et de se remettre au travail. Après quelques jours de repos, après une année harassante, des lycéens ont repris le chemin de «l'école privée» ou du moins des études dans le but de bien de préparer et rattraper leur retard accumulé dans certaines matières dites principales, selon la filière. Bien avant 8h, l'école de soutien des cours de la coopérative Frantz fanon de Reghaïa connaît, en dépit de la grande chaleur et du taux d'humidité élevé, une animation particulière, pas différente de celles des week-ends de l'année scolaire consacrés à ce genre d'études. Les voisins de cette école, amateurs de grasse matinée en ces jours d'été, sont réveillés par le caquetage de ces élèves qui évoquent pêle-mêle les vacances perdues, le repos sacrifié, la canicule, le ramadhan mais surtout leur avenir et le fameux quitus pour les études supérieures. «Heureusement que le professeur est compréhensif et a accepté de nous prendre pour des cours de soutien en maths et en physique», disait une jeune à ses collègues, toutes de la filière sciences. Il semblerait selon les dires de Nounou, un des professeurs de cette école, que c'est la filière qui a enregistré le plus grand retard par rapport au programme pédagogique. «Il n'est pas question pour moi d'entamer l'année avec du retard. J'ai fait l'impasse sur les vacances pour être à jour», disait un autre élève à son camarade en attendant l'ouverture des classes. Nounou nous a indiqué qu'il a répondu à la demande des futurs candidats dans «le but de les aider et de leur permettre de gagner du temps». «Les élèves dits «scientifiques» ont accusé un retard dans le programme et ils m'ont sollicité pour des cours d'appui pour entamer l'année scolaire dans de bonnes conditions, surtout morales», a-t-il précisé. Contrairement à ce qui est galvaudé, «les élèves ne boudent pas l'école et les études». Il faut juste qu'ils soient motivés. «Il faut me croire, beaucoup d'élèves m'ont sollicité pour des cours, notamment ceux des filières sciences et maths et m'ont supplié de leur assurer des séances d'appui mais je n'ai pris que ceux qui ont un retard car je ne veux pas surcharger les matheux qui ont besoin de récupérer», nous a précisé Nounou. Le mois de Ramadhan redouté par tous est synonyme de travail pour Nounou et son collègue. Ils ont décidé de prendre en charge quelque 80 futurs candidats au bac et une vingtaine de candidats aux différents concours d'accès à des formations et autres études. A voir les tarifs appliqués, ils sont vraiment abordables. C'est d'ailleurs les mêmes que ceux pratiqués durant l'année. «Nous avons gardé les mêmes tarifs, soit 800 DA les quatre séances de trois heures chacune par mois», nous a indiqué un professeur en précisant que dans d'autres localités, comme Kouba, Bordj El Bahri, Ouled Moussa, Baraki, Boudouaou et Hussein-Dey, les tarifs sont plus élevés. Ils sont multipliés au moins par deux voire trois. Le plus important pour les enseignants de cette école est le succès et la réussite du plus grand nombre de leurs élèves au baccalauréat.