Le report jusqu'à 2020 du démantèlement tarifaire réclamé par l'Algérie auprès de l'Union européenne (UE) dans le cadre de l'application de l'accord d'association, paraphé en 2005 entre les deux parties, semble difficile à satisfaire. L'échec des négociations entreprises par les deux parties lors d'un sixième round tenu dernièrement à Alger en est une preuve de cette difficulté, puisqu'au terme de ces pourparlers, le report du démantèlement tarifaire n'est toujours pas acquis. Les négociateurs n'ont pu parvenir à un terrain d'entente concernant la liste des produits industriels à exclure du démantèlement tarifaire ainsi que sur l'accompagnement économique demandé par l'Algérie pour l'UE. «Les deux parties se sont mises d'accord pour poursuivre les négociations début septembre pour essayer de concilier les positions encore divergentes», selon des sources proches des négociations citées par l'APS. Il est précisé également que l'Algérie défend une liste de produits industriels, ceux de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et de l'industrie de l'automobile. S'agissant de l'accompagnement économique qu'attend l'Algérie, il y a lieu d'entendre par là le besoin pour l'Algérie de mettre à profit les clauses contenues dans l'accord d'association pour obtenir de l'UE les nouvelles technologies et le savoir-faire nécessaire au développement de son économie. Des experts, des responsables algériens et même des politiques issus de différentes formations s'insurgent contre le fait que depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association, l'UE n'a pas tenu ses engagements liés au transfert des technologies et de savoir-faire. Or, il s'agit là de l'un des principaux objectifs gagés par l'Algérie à travers la signature de cet accord. C'est d'ailleurs dans cette optique que notre pays a demandé que soit reporté le démantèlement tarifaire prévu ainsi que la mise en place d'une zone de libre-échange algéro-européenne, de 2017 à 2020. Ce report permettra à l'Algérie de préserver ses parts de marché et de mieux structurer son appareil de production à même de tirer un meilleur profit de cette zone de libre-échange. A défaut, l'UE sera la seule partie gagnante du démantèlement tarifaire devant se traduire par la suppression globale des barrières douanières. Avant d'en arriver à ce stade, faut-il souligner que les pertes subies par l'Algérie depuis l'entrée en vigueur de l'accord sont estimées, selon des experts, à 600 millions de dollars annuellement. Dans le cas où le démantèlement tarifaire se fera en 2017 comme cela est prévu initialement, le volume des pertes sera revu à la hausse pour atteindre les trois milliards de dollars, indique-t-on. Il est à rappeler toutefois que l'accord d'association offre la possibilité aux deux parties de geler pendant trois années l'application de ce démantèlement si les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une seule partie.