Dans le domaine culturel, la commune de Bouzaréah semble opter pour l'inertie.Bien qu'il n'y avait qu'une dizaine de milliers d'habitants dans les années soixante, ce village était doté d'une salle de cinéma appelée le «Ciné pop» et les nostalgiques tiennent à rappeler que le prix du ticket d'entrée était fixé à 50 centimes. Sachant que les pauvres ne pouvaient pas se permettre de payer l'entrée, les responsables de la culture de l'époque envoyaient tous les samedis soir un camion du centre national du cinéma (CNC) pour la projection de films en plein air. C'est ainsi que le mur de la place de la tribu se transformait le soir en un écran géant. Cela avait permis à tous les jeunes de cette commune de voir les grands classiques du cinéma tel que Johnny Guitare avec Gary Cooper, Les 12 travaux d'Hercule et Samson et Dalila. Ce bon vieux temps est bien parti car le «Ciné pop» a été fermé depuis fort longtemps. Bien que la population a plus que décuplé, aucun président d'Apc n'a songé à l'ouverture d'une nouvelle salle ou de programmer des séances au niveau des salles de la kasma FLN ou de la maison de jeunes ou au niveau du théâtre de verdure abandonné qui, un peu de volonté et un petit budget, peut bien être récupéré. La salle des fêtes qui se trouve sous la placette qui a été massacrée pour devenir une école de couture avant d'être cédée à une association n'ayant aucun lien avec la culture peut également être restaurée et réhabilitée pour revenir à sa première vocation. Bien qu'elle ne soit pas quotidiennement utilisée, la salle de la maison de jeunes Hassan Hassani est la seule à voir l'organisation de représentations artistiques, ce qui reste largement insuffisant. On se demande pourquoi, à part celles de la maison de jeunes, il n'y a plus d'activités culturelles dans cette commune alors qu'elle était une école de théâtre et de musique dans les années 1970-1980. Les jeunes de Bouzaréah n'attendent que de trouver des personnes pour les encadrer et des locaux pour se rencontrer, voir un film, une pièce de théâtre ou en pratiquer eux-mêmes. Le P/APC peut bien encourager les activités culturelles sans réserver un grand budget puisque le siège de la commune est doté d'une belle salle de conférences qui pourrait accueillir des troupes théâtrales ou certains spectacles. La kasma FLN peut également jouer un rôle dans ce sens puisque la grande salle ne sert plus qu'aux rencontres entre les militants. On pourrait bien y organiser des fêtes au nom du plus vieux parti comme cela se faisait auparavant.