Dans certains endroits, les populations civiles n'ont pas accès aux soins de santé ou souffrent de pénurie de nourriture, selon une mission conjointe d'organisations humanitaires de l'ONU, qui s'est rendue à Tripoli, la capitale de la Libye, et d'autres zones du pays. «Même si la mission a pu observer une certaine normalité à Tripoli, des groupes de personnes vulnérables ont besoin d'une assistance humanitaire urgente», a déclaré mardi le coordinateur humanitaire de la mission conjointe, Laurence Hart, dans un communiqué. Parmi les priorités des besoins urgents figurent la nécessité de soigner les personnes blessées dans les conflits. La mission onusienne a également constaté de graves problèmes psychosociaux, notamment parmi les femmes et les enfants. Les denrées alimentaires restent disponibles sur les marchés mais deviennent chers et le système de distribution semble fragile, ce qui est une source d'inquiétude à la veille du mois de Ramadhan. La mission onusienne s'est également rendue à Al-Khoms et à Zletan, à l'est de la capitale, à proximité de la ligne de front où les combats font rage, ainsi que dans la région montagneuse de Gharyan à l'ouest. Toutes ces localités ont vu arriver de nombreux déplacés internes et la mission a eu l'occasion de discuter des besoins à la fois de la population locale et de ceux qui ont été déplacés par le conflit. Le manque de carburant est un problème majeur. De longues files d'attentes ont été observées aux rares stations d'essence qui restent encore ouvertes. Pour éviter que les populations ne retirent toutes leurs liquidités des comptes bancaires, les banques libyennes ont introduit des limites de retrait pour les clients individuels, ce qui a eu un impact négatif pour de nombreux Libyens. La mission rapporte que l'accès à l'eau reste assuré mais la fourniture d'électricité est fortement perturbée. Par ailleurs, le vicaire apostolique de Tripoli, Giovanni Innocenzo Martinelli, a dénoncé les frappes de l'OTAN qui ont ciblé les dépôts alimentaires. «Voici quelques jours, des avions de l'OTAN ont frappé un dépôt alimentaire aux environs immédiats de Tripoli, dépôt qui contenait de l'huile, des pâtes, de la sauce tomate», a affirmé le vicaire. «Un fleuve d'huile se répandait hors du dépôt détruit. Je sais qu'ils ont également frappé un centre social», a témoigné l'évêque, se demandant «à quel titre on peut bombarder un centre alimentaire». «On cherche à apeurer les gens en bombardant à proximité de leurs manifestations», a-t-il ajouté, faisant état de «la pression psychologique à laquelle est soumise la population du fait des survols continus des avions de l'OTAN, spécialement la nuit». Les rebelles et le gouvernement libyens sont toujours loin de trouver une solution politique au conflit, mais se déclarent prêts à poursuivre leurs discussions avec l'ONU sur ce sujet, rapporte mercredi le service de presse des Nations unies. Les 25 et 26 juillet, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye a mené des pourparlers avec les représentants du régime libyen et ceux du Conseil national de transition (CNT) à Tripoli et à Benghazi.