La secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos a annoncé mercredi avoir conclu un accord avec la Libye aux termes duquel le gouvernement libyen s'engage à assurer l'accès de l'aide au territoire libyen et à permettre aux agences humanitaires de venir en aide aux personnes qui se trouvent dans le besoin. Cet accord prévoit également l'établissement d'une présence humanitaire de l'ONU à Tripoli, a indiqué Mme Amos lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à la suite de la mission de deux jours qu'elle vient d'effectuer en Libye et au cours de laquelle elle s'est rendue à Tripoli et à Benghazi. Elle a précisé que le gouvernement libyen s'était engagé à assurer la sécurité des équipes humanitaires aux nombreux postes de contrôle qui jalonnent les routes du pays. Dans ce sens, elle a indiqué qu'une équipe humanitaire de l'ONU devrait arriver à Tripoli dès samedi prochain, et que des stocks d'aide humanitaire actuellement entreposés à la frontière avec la Tunisie et l'Egypte seraient acheminés dans le pays dès que la situation sécuritaire le permettra. ''Les conditions humanitaires en Libye sont graves'', a souligné la Secrétaire générale adjointe qui a notamment commenté la situation qui prévaut à Nalout, d'où 6.000 personnes auraient pris la fuite en deux jours, et à Misrata où la communauté humanitaire peine à avoir accès. ''Les informations en notre possession ne sont pas confirmées, mais selon toute vraisemblance, des centaines de personnes ont été tuées ou blessées à Misrata, et la population dans son ensemble fait face à une pénurie de produits alimentaires'', a indiqué Mme. Amos. Elle a précisé que bien que l'accord concerne uniquement la présence humanitaire de l'ONU à Tripoli, les autorités libyennes lui avaient affirmé que la sécurité des travailleurs humanitaires cherchant à se rendre à Misrata par voie terrestre ou maritime serait assurée. Elle a indiqué que pour l'heure, l'ONU parvenait à mener ses activités humanitaires en Libye avec des moyens civils, mais si cela n'était plus possible, elle ferait appel aux Forces de l'Union européenne (EUFOR) et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) avec lesquelles un accord a été conclu. ''En situation de conflit, il importe avant tout de clairement faire savoir que la livraison de l'aide humanitaire est impartiale'', a souligné Mme Amos.