La diplomatie algérienne vient de démentir une information concernant la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) libyen sous condition, rapportée par des agences de presse. Une source gouvernementale citée par Reuters avait indiqué que l'Algérie serait disposée à reconnaitre le CNT dans le seul cas où il s'engage à combattre les terroristes d'Al-Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi). C'est complètement faux, répond le ministère des Affaires étrangères dans une déclaration rendue publique hier par Amar Bélani, porte- parole du ministère. Dans une déclaration hier à l'APS, le porte-parole des AE dément catégoriquement ces informations qu'il considère comme «dénuées de tout fondement». Il précise que le contenu de la dépêche «ne représente pas la position et ne reflète pas les points vues du gouvernement algérien sur les récents évènements en Libye». L'information de Reuters n'a été par ailleurs du goût des rebelles du CNT qui l'ont critiqué de manière virulente selon des sources concordantes. De telles informations qualifiées d'infondées par le ministère des Affaires étrangères sont de nature à attiser la tension existant entre l'Algérie et le CNT. Il convient de rappeler que les dirigeants du CNT, sans doute manipulés par quelques responsables politiques de l'Occident, ceux de l'Hexagone en premier lieu ont, à maintes reprises, accusé l'Algérie de soutenir militairement le régime Kadhafi. Néanmoins, la totalité des tentatives orchestrées en ce sens par le CNT se sont avérées vaines, y compris sa plainte déposée au niveau de la Ligue arabe qui a été rejetée. La dépêche Reuters, une absurdité Un responsable politique présent à Alger nous a indiqué hier que «le contenu de la dépêche de Reuters relève d'un non-sens et au pire d'une absurdité caractérisée». Notre source explique que dans le cas où le régime Kadhafi sera définitivement consommé et que les membres du CNT accéderaient au pouvoir, ces derniers dont l'action est minutieusement contrôlée par l'Occident seraient tout naturellement amenés à lutter contre l'organisation Aqmi. Les dirigeants du CNT, s'ils parvenaient aux commandes en Libye, ne pourraient déployer une stratégie sécuritaire autre que celle s'inscrivant en diapason avec la lutte engagée par les pays du Sahel contre le terrorisme. Sur un autre volet, il appartient de souligner que l'Algérie n'a pas encore reconnu officiellement le CNT libyen. Une source autorisée du ministère des AE avait soutenu mercredi dernier que «la position de l'Algérie ne traduit nullement une gêne quelconque face au changement du régime en Libye». L'Algérie s'exprimera sur l'évolution de la situation en Libye au moment opportun, a ajouté la même source, affirmant au passage que notre pays «a beaucoup souffert de l'ancien régime de Kadhafi».