Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a accusé des «forces de l'inertie»à l'intérieur du pouvoir de s'opposer aux réformes initiées par le président de la République pour des raisons partisanes très étroites. Elle fait référence notamment aux partis de l'alliance présidentielle. Pour elle, il y a deux clans qui s'affrontent : celui favorable aux réformes et celui partisan du statu quo. «Le président les a consultés sur les réformes mais ils refusent ces changements pour divers prétextes qui n'ont aucun lien avec l'intérêt général de la nation», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse à la clôture des travaux de l'université d'été de son parti à Zéralda (Alger). Elle dénonce également «la volonté d'émiettement et la mauvaise intention» qui entourent la concrétisation des réformes dont le fait d'entamer l'élaboration des textes de loi avant la révision de la Constitution. La secrétaire générale du PT est optimiste. Elle a affirmé que le président de la République va annoncer des mesures importantes à la rentrée sociale soulignant qu'il n'a jamais abandonné l'idée d'une assemblée constituante. «Le président a évoqué l'assemblée constituante au début de son premier mandat. J'ai eu l'occasion de le rencontrer dernièrement et de lui demander s'il a abandonné son projet. Il m'a répondu ‘non, je n'ai pas abandonné'», a-t-elle affirmé. Louisa Hanoune a saisi cette occasion pour réitérer son appel au chef de l'Etat afin d'opter pour une assemblée constituante, de retirer tous les projets de loi en cours d'élaboration et d'organiser des élections législatives anticipée à la rentrée sociale. «Deux facteurs peuvent être à l'origine de la convocation de l'assemblée constituante : la révolution ou les réformes conduites par un chef d'Etat éclairé», a-t-elle indiqué. Selon elle, la conjoncture internationale et régionale impose à l'Algérie des décisions urgentes à même d'anticiper sur les événements. «C'est avec ces décisions que le président de la République peut inscrire son nom dans l'histoire avec des lettres en or», a-t-elle souligné. Pour elle, l'assemblée constituante doit être composée de représentants de partis politiques, de syndicats, d'associations, et autres organisations représentants toutes les catégories sociales» pour créer une dynamique et un débat et permettre au peuple de participer à l'élaboration des réformes». Cette assemblée se penchera sur «le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l'Etat, la reconstitution des instituts étatiques et sur la nature du régime politique qu'il faut instaurer chez nous», soulignant que «le régime parlementaire est le plus indiqué». Au sujet du nomadisme politique, Louisa Hanoune a dénoncé ce comportement «qui porte atteinte à la morale politique» et affirme que ce phénomène est récent et encouragé par Abdelaziz Ziari, président de l'APN. «L'ancien président de l'APN n'autorisait pas cela car on ne peut pas changer les décisions du Conseil constitutionnel. Ce dernier a déjà refusé des cas de changement mais l'actuel président fait l'impasse sur la question et refuse de l'aborder pensant que c'est de cette manière qu'on peut avoir la majorité», a-t-elle indiqué. Le changement constitutionnel doit apporter des éclaircissements sur la définition du mandat parlementaire, estime-t-elle.