Se peut-il que des institutions ayant �labor� et appliqu� des politiques impopulaires puissent conduire des r�formes v�ritables ? La secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, est convaincue de l�in�quation. Elle l�a fait savoir hier, � l�ouverture de la journ�e parlementaire sur les r�formes politiques pour la d�mocratie en Alg�rie, organis�e par le groupe parlementaire du parti au niveau de l�APN. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Les r�formes politiques annonc�es par le chef de l�Etat continuent � faire d�bat, m�me si l�instance pr�sid�e par Bensalah a clos les consultations qu�elle avait men�es durant pr�s d�un mois. Le Parti des travailleurs, qui a pris part aux consultations, a soumis, hier, la probl�matique � d�bat. Un d�bat qui a associ� des juristes et des universitaires, en l�occurrence Boudjema� Ghechir, Sa�d Mokadem, Mohand Arezki Ferrad, Lamine Cheriet et Rachid Khan. Introduisant les travaux de cette journ�e parlementaire, la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs mais �galement chef du groupe parlementaire du parti a consid�r� que �les institutions ayant �labor� et appliqu� des politiques impopulaires ne peuvent conduire des r�formes v�ritables�. Affirmant cela, Louisa Hanoune reste sur une ligne de conduite politique propre � son parti, � savoir que le Parlement actuel, � titre d�exemple, n�a pas la l�gitimit� qui lui permettrait de se prononcer sur la r�vision constitutionnelle. Louisa Hanoune, et ce n�est pas nouveau chez elle, a r�clam� une fois de plus l�organisation des �lections l�gislatives anticip�es. Dans le m�morandum remis � l�instance de Bansalah au moment des consultations politiques, le Parti des travailleurs a, pour rappel, �crit : �Nous soutenons avec force le report de la r�vision de la Constitution jusqu�aux prochaines �lections l�gislatives pour garantir la cr�dibilit� et la l�gitimit� de l�institution l�gislative qui aura � en d�battre (�)�, ajoutant, plus loin �(�) car l�actuelle Assembl�e populaire nationale est ill�gitime et n�a aucune cr�dibilit� du fait des irr�gularit�s constat�es lors de son �lection, du taux de participation et de sa composante actuelle caract�ris�e par la fusion entre le secteur des affaires et des finances avec le mandat�. Louisa Hanoune, qui a estim� que le statu quo est porteur de dangers sur la nation, a plaid� pour une r�forme o� l�ordre des priorit�s soit invers� par rapport � ce qui est propos� dans la feuille de route du chef de l�Etat. Selon elle, il importe de r�viser d�abord la Constitution avant d�aboutir � la r�vision des lois. De plus, elle a soulign� que la v�ritable r�forme ne devrait pas se suffire de quelques retouches mais doit se d�cliner en rupture pacifique avec le syst�me actuel. Louisa Hanoune reste cependant fonci�rement r�fractaire au �changement du syst�me�, un concept qui, pour elle, est sujet � interpr�tations diverses, y compris l�acception �d�intervention �trang�re�. Comme Louisa Hanoune, les intervenants lors de cette journ�e parlementaire se sont appesantis sur les r�formes telles que conduites pr�sentement. Pour Boudjema� Ghechir, pr�sident de la Ligue alg�rienne des droits de l�homme, seule l�institution d�une constituante peut v�ritablement r�gler la probl�matique de la Constitution en Alg�rie. En cela, il s�est trouv� rejoint par Mohand Arezki Ferrad, ancien d�put� FFS. Les deux intervenants se sont �galement rejoints � relever l�inactivit� du Conseil constitutionnel dont le r�le se limite � valider les r�sultats �lectoraux. Boudjema� Ghechir est all� m�me jusqu�� douter de la sinc�rit� des dialogues ouverts avec la soci�t� civile. �Le Cnes n�a pas daign� inviter les organisations des droits de l�homme, alors quelles r�formes doit-on attendre avec de tels comportements ?� L�interrogation est pertinente.