Le CNT a annoncé la création d'une commission de sécurité pour protéger Tripoli, sous l'autorité d'Ali Tarhouni, déjà en charge des Finances et du Pétrole. «Cette commission représente tous ceux qui s'inquiètent pour la sécurité de notre nouvelle capitale», a déclaré M. Tarhouni à la presse, précisant qu'elle réunissait la majorité des groupes rebelles de la capitale. Lors de leur première réunion, les 17 membres de la commission se sont accordés pour dire que la sécurité de la capitale dépendait du ministère de l'Intérieur, qui a repris le travail samedi, et en particulier des forces de police. Des unités de combattants pro-CNT vont, cependant, aider la police de manière temporaire pour assurer la sécurité dans les rues de la capitale, a précisé M. Tarhouni. Les unités de combattants quitteront la capitale dès que la police de la ville, qui assure compter 7000 hommes, sera en mesure de prendre le relais. «L'objectif principal est de protéger les citoyens, ainsi que les établissements publics et privés, et d'éliminer ce qu'il reste des groupes pro-Kadhafi», a-t-il déclaré. Rome appelle à éviter la même «grosse erreur» qu'en Irak Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a appelé hier la communauté internationale et le nouveau régime libyen à ne pas détruire toute la structure de l'appareil d'Etat afin de ne pas commettre la même «grosse erreur» qu'en Irak. «Si quelqu'un a travaillé pour le régime mais n'a pas de sang sur les mains, pourquoi détruire toute la structure, tout l'appareil de la Libye comme nous l'avons fait en Irak, commettant une grosse erreur ? Nous ne devons pas multiplier, nous ne devons pas doubler cette erreur», a déclaré le ministre. Il a réaffirmé sa confiance dans les «vrais leaders de la Libye soulignant qu'ils n'étaient «pas si liés» à l'ancien régime «car ils ont quitté depuis longtemps Kadhafi». Selon lui, la communauté internationale doit en revanche aider les autorités de transition à empêcher l'infiltration d'«extrémistes». Le point très important est l'effort pour éradiquer toute tentation d'infiltration d'organisations extrémistes dans la structure du gouvernement de la future Libye. L'opération en Libye est un grand succès, selon l'Otan Pour sa part, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a affirmé avant-hier, à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy, que l'opération en Libye était «nécessaire», qu'elle était «un grand succès» et «a démontré un leadership européen», ce qui, selon lui, dénote d' «un renforcement de notre alliance». Alors que pour Paris, «les opérations de la coalition en Libye se poursuivraient encore le temps nécessaire tant que Kaddafi et ses partisans resteront une menace pour le peuple libyen». Même son de cloche chez Antoine Sivan, représentant de la France à Benghazi, qui a jugé hier sur la radio française Europe 1 que la conférence de Paris avait été «un succès, un gain et un acquis de représentativité énorme pour le CNT». «Cette conférence, ajoutera-t-il, a aussi permis de libérer une part des fonds gelés, indispensables pour le fonctionnement du CNT».