A l'occasion de la Journée internationale de la démocratie, le Parlement algérien s'est distingué par l'organisation d'une journée parlementaire qui s'est déroulée hier au siège du Conseil de la nation, et ce, dans le cadre des activités de l'Union parlementaire mondiale (UIP). Ainsi, le vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Messaoud Chihoub, dans sa conférence, posera la question de savoir «qu'attendent les citoyens de leur Parlement ?» Tout en soulevant la problématique de la souveraineté, le conférencier dira que le Parlement exerce le pouvoir législatif par le biais de ses élus auxquels revient le pouvoir réellement. Un pouvoir que le peuple exerce à travers des mécanismes de surveillance et de contrôle sur les parlementaires qu'il a mandatés, «mais hélas, en Algérie, il existe un certain chevauchement de ce mode de gestion dans la relation entre l'élu et son électorat», précise l'orateur. Avant d'essayer d'expliquer les raisons du déraillement, à commencer par l'inexistence de permanences pour les parlementaires au niveau des circonscriptions afin de mettre au point la relation entre le peuple et ses élus. «Certes, nous avons tenté de lancer cette pratique en Algérie, mais malheureusement, le citoyen qui est censé s'approcher de son député afin d'exposer certaines questions relatives à un certain projet de société, ne vient vers lui que pour exposer des doléances quant à des questions personnelles (chômage, logement…). C'est ainsi que l'expérience a échoué, indiquera le conférencier. Celui-ci souhaitera par ailleurs que la Constitution à venir comblera le vide qui existe actuellement, et ce, par la révision du statut particulier du député en lui permettant de jouer un rôle au niveau local, en sus d'une meilleure organisation des relations gouvernement-Parlement, freinée actuellement par une multitude d'inconvénients. Ceci passera, selon le conférencier, par la prise en charge de l'Etat des frais (siège, assistants et matériel de travail…), qui découleraient de la gestion des permanences locales des députés (jusqu'à présent sur le compte de ces derniers). Favoriser les compétences Le vice-président de l'APN finira son intervention par la proposition de quelques nouveaux mécanismes à injecter dans le système parlementaire, afin de satisfaire le citoyen. A commencer par offrir aux députés plus de latitude dans la mise en place des lois de la République, une disposition qui est très minime actuellement. Pourvoir chaque député d'un assistant législatif comme c'est le cas dans la plupart des Parlements à travers le monde. Par ailleurs, pour parfaire la mission du parlementaire, le conférencier dira que pour éviter d'aboutir sur des «assemblées handicapées», les partis politiques doivent filtrer leurs politiques de candidature, en essayant de mettre sur les listes électorales des compétences et non des personnes connues dans la région, puisque l'aura populaire ne suffit pas pour s'imposer dans un Parlement». Et malgré le fait que les méfaits des élections demeurent une phobie dans tous les systèmes politiques du monde , il reste «qu'on peut toujours combattre la négativité des candidats à partir d'une forte mainmise des partis politiques, et pourquoi pas des encouragements qui convaincront les partis politiques à ne mettre que les élites dans les listes électorales», a conclu le conférencier. Et Messaoud Chihoub de conclure en disant que les assemblées ne sont pas des syndicats, mais des organisations sur lesquelles s'assoient des missions très nobles.