Le gouvernement nigérien a annoncé vendredi qu'il n'entendait pas renvoyer en Libye Saadi Kadhafi, le troisième fils du guide qui a trouvé refuge début septembre à Niamey. «Il vous faut comprendre que le Niger, s'agissant de ses obligations internationales, ne peut pas remettre quelqu'un à une autorité ou à un pays dans lequel il n'a aucune chance de bénéficier d'un procès équitable et où il risque la peine de mort», a déclaré le ministre de la Justice, Marou Amadou. «Le Niger fera toutefois son devoir si cette personne était recherchée par la justice internationale ou par un Etat disposant de la compétence universelle pour le juger», a ajouté le ministre lors d'une conférence de presse. Saadi Kadhafi est arrivé dimanche au Niger en franchissant en convoi la frontière terrestre. Troisième fils du colonel Mouammar Kadhafi, Saadi est un homme d'affaires et un ancien footballeur. Sa capture avait été annoncée peu après la prise de Tripoli par les adversaires de son père, mais il s'est ensuite avéré qu'il était toujours en liberté. La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a lancé des mandats d'arrêt contre Mouammar Kadhafi et son fils Seïf Al Islam, mais pas contre Saadi. Le convoi de Saadi Kadhafi est le troisième à arriver au Niger en provenance de Libye en une semaine avec des personnalités du régime déchu. Jeudi, lors de sa visite-éclaire à Tripoli, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé que Paris allait demander la coopération du Niger concernant les proches de Mouammar Kadhafi ayant trouvé refuge dans ce pays.