Les bureaux de vote connaissaient une faible affluence hier à Bahreïn, qui organise des élections législatives partielles boycottées par l'opposition chiite, selon des témoins. Ces élections visent à pourvoir les sièges de 18 députés du principal mouvement de l'opposition chiite, Al-Wefaq, qui avaient démissionné pour protester contre la répression à la mi-mars par la dynastie sunnite d'un mouvement de contestation en partie inspiré par le «printemps arabe». Au total, 55 candidats sont en lice pour les 14 sièges encore vacants sur les 40 que compte la Chambre des députés, les quatre autres ayant été déjà attribués d'office en l'absence de concurrents dans les circonscriptions concernées, selon les autorités. Le royaume de Bahreïn est dirigé par une dynastie sunnite, mais la majorité de sa population est chiite. Le gouvernement a appelé les 187 000 électeurs inscrits à se rendre massivement aux urnes. Le pouvoir envisage des sanctions contre ceux qui ne participeront pas au scrutin, qui pourraient se voir exclus de la fonction publique et privés des services publics, avait rapporté mercredi le quotidien Al-Ayyam, proche des autorités. Des groupes de jeunes ont appelé sur les réseaux sociaux à une nouvelle marche samedi en direction de la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation en février-mars, pour protester contre ces élections partielles. Vendredi après-midi, des centaines de jeunes avaient déjà été dispersés à coup de gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient de gagner la place de la Perle.