Moins d'un électeur sur cinq s'est déplacé, dimanche, à Bahreïn pour des législatives partielles que la majorité de l'opposition politique avait décidé de boycotter. Le scrutin a été organisé pour attribuer les sièges des 18 députés du Wefaq, principale formation de l'opposition, qui ont démissionné pour protester contre la répression des manifestations de février et de mars. Sur les 144.513 inscrits de 14 circonscriptions, 25.130, soit 17,4%, se sont présentés dans les bureaux de vote, selon les chiffres publiés par les autorités. Tous les candidats sont des indépendants qui n'auraient eu que peu de chance de l'emporter en l'absence de boycott. Quatre d'entre eux ont été élus sans vote, faute d'adversaires. Les autorités du Bahreïn ont annoncé la tenue du second tour des élections législatives le 1er octobre. Le second tour va être organisé le 1er octobre dans 9 des 18 circonscriptions où se sont tenues les élections partielles boycottées par l'opposition, ont annoncé dimanche soir les autorités. Il faut dire que l'opposition a été virulente envers les autorités. Les hommes politiques ont appelé à «une solution politique acceptée par le peuple par le biais d'un référendum» dans ce royaume. Les manifestations, tenues hier, ont été violemment réprimées par les autorités. Le roi d'Arabie saoudite, Abdallah bin Abdelaziz Al-Saoud a menacé dimanche, lors d'une réunion du conseil de choura, d'intervenir militairement au Bahreïn pour mater les manifestants pacifiques. Le roi d'Arabie saoudite devait rencontrer, aujourd'hui, le roi du Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa. Des condamnations en cascade Par ailleurs, le chef du Syndicat des enseignants de Bahreïn a été condamné, hier, à dix ans de prison pour son implication dans les manifestations «en faveur du renversement de la famille régnante» en mars dernier, a rapporté, hier, l'agence de presse officielle BNA. Mehdi Issa Mohamed Abou Dib a été jugé coupable de perturbation de la vie scolaire, de diffusion de fausses informations et de menace contre la sécurité nationale par ses incitations aux manifestations et aux rassemblements politiques. Sept personnes ont, par ailleurs, été condamnées à quinze ans de prison pour avoir tranché la langue d'un muezzin asiatique. Quatre autres Bahreïnis ont reçu des peines de prison comprises entre un et trois ans pour avoir caché deux personnes recherchées. Un cinquième a été condamné à trois ans de prison pour ne pas avoir dénoncé le renversement de deux policiers.