Les manifestations contre le régime bahreïni, près de la capitale Manama, ont repris avec force, vendredi, à l'appel des partis de l'opposition sous le slogan «Pas de concessions». Les partis d'opposition, dont Wefaq a appelé ses partisans à boycotter le scrutin du 24 septembre, organisé pour pourvoir les sièges de ses 18 députés - sur les 40 élus de la Chambre - qui avaient démissionné pour protester contre la violente répression à la mi-mars des protestations réclamant des réformes démocratiques. Lors de cette marche à Manama, la capitale bahreïnie, les participants ont arboré le drapeau national et scandé des slogans antigouvernementaux. «Ne cédons pas, persistons dans nos exigences», ont-ils appelé. Dans un communiqué publié au terme d'une marche de protestation Al-Wefaq a demandé «l'annulation des élections et la dissolution de cette chambre handicapée pour engager un règlement politique qui exprime une réelle volonté populaire». Ils réclament un plus grand partage du pouvoir, notamment le transfert des compétences dont dispose la chambre haute, dont les membres sont nommés par le roi, à l'Assemblée. Des manifestations et heurts avec les forces de sécurité se produisent régulièrement à l'extérieur de Manama. En février et mars, ces manifestations ont pris la forme d'un soulèvement populaire qui a été réprimé de manière féroce avec l'aide de troupes de plusieurs pays voisins, dont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui ont maté les manifestations par crainte d'une effet de contagion. La vague de protestations populaires et sa répression ont fait officiellement au moins 24 morts à Bahreïn entre la mi-février et la mi-mars, selon Manama. Des manifestants sont morts en détention. Evidemment, les chaînes satellitaires arabes et occidentales ont fait le black-out total sur ces évènements étant donné que ce petit pays est une chasse gardée. Les présidents américains, français et les responsables britanniques n'ont pas appelé à la destitution du régime dictatorial du Bahreïni, à l'exemple de ce qui a été fait avec la Libye et la Syrie.