Les avocats tunisiens de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie et sous le coup d'un mandat d'amener des autorités de Tripoli, ont dénoncé hier le caractère politique du dossier et demandé à la justice de ne pas extrader leur client. C'est un dossier qui a un caractère politique, a déclaré Me Mabrouk Kourchid, lors d'une conférence de presse, précisant qu'il allait déposer en début de semaine une demande de libération provisoire. Al-Mahmoudi, poursuivi pour entrée illégale en Tunisie, a été acquitté le 27 septembre par la justice tunisienne mais maintenu en détention jusqu'à ce que Tripoli émette un mandat d'amener, le 28 septembre, a rappelé Me Kourchid. Il y a eu une complicité entre les autorités libyennes et tunisiennes. Il y a des considérations diplomatiques en jeu, mais nous demandons que la démocratie naissante en Tunisie ne commette pas un crime contre les droits de l'homme en renvoyant Al-Mahmoudi en Libye, a-t-il ajouté. L'ancien Premier ministre libyen, emprisonné à la Mornaguia près de Tunis, est en grève de la faim depuis trois jours et son état de santé est critique, a affirmé Me Kourchid. La justice tunisienne doit refuser son extradition pour des raisons humanitaires et aussi parce qu'il risque d'être exécuté en Libye, a-t-il dit. Selon un autre avocat, Me Ezzeddine Arfaoui, la justice libyenne va fonder sa demande d'extradition sur trois chefs d'inculpation : abus de biens publics, port d'arme et tentative de meurtre. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis devra se prononcer sur la validité des pièces communiquées et examiner la régularité procédurale et formelle de la demande d'extradition libyenne, a-t-il expliqué. Accord à Ghadamès entre Touaregs et autochtones Après de violents affrontements le week-end dernier, les deux camps ont réussi à ramener le calme dans cette région libyenne, proche de la frontière avec l'Algérie. Ce chef touareg en profite pour démentir vigoureusement toutes les rumeurs sur une possible cache de Kadhafi dans la région. Cet accord a été signé sous l'égide du Conseil national de transition qui tente de réunifier le pays. L'enjeu c'est la formation du prochain gouvernement et la tenue d'élections, les premières de l'après-Kadhafi.