Les décisions prises par la dernière tripartite ont été en faveur du patronat, a estimé, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, lors de la présentation du rapport de la clôture de la cession ordinaire de son parti à l'hôtel El Kittani de Bab El Oued (Alger) . Elle a qualifié, en ce sens ces décisions d' «insatisfaisantes». S'exprimant sur l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) Mme Hanoune a souligné qu'elle est «insignifiante». Elle a, aussi rendu hommage à l'UGTA qui a, selon elle, «plaidé en faveur des travailleurs», mais, a-t-elle dit, «le cadre de la tripartite est contraignant». l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avait proposé 35 000 DA pour le SNMG, mais le gouvernement a refusé en se disant «pas prêt»pour une telle augmentation. La centrale syndicale a par la suite revue à la baisse sa proposition, soit à 20 000 dinars, mais en vain. L'UGTA, a-t-elle ajouté, a plaidé pour les retraités, les travailleurs et les jeunes et pour tous les points inscrits dans l'ordre du jour de la tripartite. Cette dernière n'a pas été à la hauteur des aspirations des travailleurs et des retraités, mais beaucoup plus en faveur de la majorité des «hommes d'affaires» qui sont dépendants des sociétés étrangères. La représentante du Parti des travailleurs a évoqué, lors de cette rencontre, les contradictions entre les décisions du Conseil des ministres et les projets de loi soumis à la commission juridique de l'APN dont plusieurs membres sont des élus du FLN. Selon l'oratrice, «les élus du vieux parti ont freiné plusieurs décisions prises lors du Conseil des ministres». La loi relative au changement des partis par les députés qu'elle a qualifié de «nomadisme politique» et pour laquelle plusieurs partis y compris ceux de l'alliance présidentielle ont voté pour le maintien de la loi. Alors que les militants du FLN membres de la commission juridique ont voté pour sa suppression», dira-t-elle, en suggérant la suppression de l'article 87 bis. Elle a rappelé que son parti compte organiser une conférence internationale d'urgence sur la conjoncture dans les pays arabes à partir d'aujourd'hui jusqu'à mercredi. «On va mettre le parti en état d'alerte», a-t-elle dit, soulignant les changements survenus dans des pays arabes, y compris l'Algérie. Evoquant dans ce contexte trois hypothèses relatives aux «attaques» et à l'ingérence étrangère qui menacent la stabilité de ces pays. Puis elle a appelé le processus de «la révolution tranquille»tout en parlant de différentes protestations qui se sont produites. La secrétaire générale du PT qui voit dans les mouvements de contestation un «signe de bonne santé», a appelé, toutefois, le gouvernement à «ne pas sous-estimer l'impact de ces mouvements dont les répercussions peuvent être néfastes sur la cohésion sociale». En dernier , elle a mis en relief les élections anticipées. En ce sens Mme Hanoune a plaidé pour des mesures d'apaisement «immédiates» à même de renforcer le front social. «Il y a une nécessité urgente de renforcer le front social par des mesures d'apaisement immédiates, car c'est ce front même qui est appelé à faire face, si besoin est, aux dangers externes», a-t-elle indiqué. Elle a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de mettre le mandat législatif à l'abri de toute influence de l'argent, ajoutant qu' «il y a aujourd'hui un conflit d'intérêts avec des députés qui défendent des hommes d'affaires». «Cela constitue un danger pour la République», a-t-elle constaté. Mme Hanoune a plaidé, à cet égard, pour la dissolution de l'actuelle composante de l'APN et l'élection d'une Assemblée «représentative issue de la volonté du peuple».