Après trois renvois, le procès de l'ex-chef de l'unité aérienne de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Oultache Chouaib, le présumé assassin de Ali Tounsi, poursuivi devant le pôle judiciaire près le tribunal de première instance de Sidi M'hamed pour une affaire de malversation en 2007 au profit de la société Algerian Business Multimedia (ABM), qui s'est ouvert mercredi dernier, se poursuit à ce jour. Pour rappel, 25 personnes, dont 19 fonctionnaires de police, ont comparu devant la juge pour répondre aux chefs d'inculpation relatifs à la passation de marchés publics en violation de la législation, dilapidation de deniers publics et trafic d'influence. Seules 6 personnes, à savoir Oultache et son gendre Sator qui est associé de la société ABM, un responsable de la même société et deux commissaires sont détenus. En outre, 14 personnes doivent témoigner dans cette affaire. Les 25 inculpés sont accusés de dilapidation de deniers publics, abus de fonction et de pouvoir, faux et usage de faux et passation de deux marchés publics «douteux» portant sur l'achat de 10 300 onduleurs électriques, 300 ordinateurs, 500 micros portables et 9000 imprimantes de marque Epson. Il faut noter que ces équipements d'une valeur de 100 millions DA ont été obtenus par la société ABM en février 2008. Les avocats d'Oultache ont exigé la mise à leur disposition du rapport de l'inspection générale de la sûreté nationale et celui de la police scientifique. Selon la défense, ce rapport est une base pour la rédaction de l'arrêt de renvoi. Lors de l'audience, la juge a appelé à la barre Oultache Chouaib. Ce dernier qui était en charge de la modernisation des équipements de la police au niveau de la DGSN et président de la commission d'évaluation technique des marchés publics, a pris la parole pendant plus de trois heures, mais a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Il est revenu sur la création de l'unité aérienne de la DGSN et sur le travail qui a été réalisé par son équipe et la commission qui a eu à s'occuper du projet d'achat des équipements informatiques pour la DGSN dont les transactions sont au cœur de l'actuel procès. Il a, en outre, assuré que son gendre qu'il a toujours cru employé chez ABM et qui est en réalité un des actionnaires de cette boîte, n'a pas été privilégié, en indiquant que toutes les transactions sont enregistrées et qu'il n'y a pas eu d'opérations frauduleuses. L'affaire qui est restée 8 mois au niveau de la 7e chambre d'instruction a été renvoyée par le magistrat instructeur auprès du tribunal correctionnel de Sidi M'hamed où se déroule le procès. Selon l'avocat d'Oultache, «le marché est correct et le dossier est vide, il n'y a pas d'écrit justifiant son accusation». Après que la juge et la procureure aient entendu les dires des inculpés, le parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de DA pour chaque prévenu. Le procès est en cours.