La Ligue arabe a suspendu hier la Syrie de ses activités pour avoir violé le plan de sortie de crise proposé par la Ligue, a annoncé au Caire le ministre des Affaires étrangères et Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani. Décidant de suspendre la Syrie, la Ligue arabe a appelé au retrait des ambassadeurs arabes à Damas qui avait accepté il y a dix jours le plan arabe de sortie de crise sans l'appliquer pour autant. La répression à Homs, l'un des principaux foyers de contestation, s'est même accentuée, selon la Ligue. Ce plan de sortie de crise prévoyait plusieurs mesures destinées à «arrêter la violence dans le pays ainsi qu'à prévenir une ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Syrie». L'opposition syrienne a rejeté dès le début l'initiative arabe, en continuant de réclamer la démission du président Bachar Al Assad. Les Etats-Unis et l'Union européenne appellent également le leader syrien à abandonner le pouvoir. Néanmoins, le président Assad bénéficie d'un important soutien dans le pays. Selon l'Onu, les violences qui se poursuivent en Syrie depuis huit mois ont déjà fait plus de 3500 morts. Les dix-huit des 22 membres de la Ligue ont voté en faveur d'un appel à tous les courants de l'opposition à «se mettre d'accord sur un projet unique pour la gestion de la transition prochaine en Syrie», a expliqué lors d'une conférence de presse Hamad ben Jassem Al Thani, qui a présidé hier une réunion de la Ligue arabe sur la Syrie. Il a précisé que l'institution panarabe souhaitait rencontrer tous les courants de cette opposition sous trois jours au Caire pour parler de ce projet. La suspension de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe était l'une des revendications principales de l'opposition syrienne dont les différents courants se sont succédés au Caire ces derniers jours pour rencontrer Nabil Al Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe. L'ambassadeur syrien auprès de la Ligue arabe, Youssef Ahmad, a estimé que «la décision de la Ligue arabe est illégale et contraire à la charte et au statut de la Ligue». C'est une décision qui «met fin à l'action arabe commune, et prouve que l'administration (de la Ligue) suit un programme édicté par les Américains et les Occidentaux», a affirmé M. Ahmad. Parmi les pays qui se ont abstenus de la prise de cette décision de suspension, des correspondants de presse sur place ont cité l'Algérie, le Yémen et le Liban. Les trois pays ont considéré que la suspension de la Syrie constitue une démarche non appropriée et pouvant provoquer des tensions.