«Il n'est pas question de rappeler l'ambassadeur d'Algérie à Damas», a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. Dans une conférence de presse, animée hier à la résidence El Mithak à Alger, conjointement avec son homologue égyptien Mohamed Kamel Amr, M. Medelci a indiqué que «c'est plus que jamais le moment de renforcer les relations avec la Syrie confrontée à un conflit interne». Sans équivoque, le MAE algérien a tenu à souligner qu'aussi bien l'ambassadeur de Syrie en Algérie que le représentant de la chancellerie algérienne à Damas «vont continuer leur travail dans un esprit de fraternité et de solidarité». La situation en Syrie et les conclusions de la dernière réunion d'urgence de la Ligue arabe dont la plus importante porte sur la suspension de la Syrie des instances panarabes dès le 16 novembre ont constitué d'ailleurs les points essentiels évoqués par M. Medelci et son homologue égyptien, non seulement au cours de leur entretien en tête à tête mais aussi lors de leurs interventions devant les journalistes. Le dossier de Syrie a amené M. Medelci à parler du «contexte international et régional difficile». Il enchaîne en mettant l'accent sur la coordination et la coopération diplomatique entre Alger et le Caire, notamment en marge des concerts internationaux et plus particulièrement «lors des réunions de la Ligue arabe». Une coopération que M. Medelci dit à l'origine de la révision de la mouture initiale des sanctions de la ligue arabe contre la Syrie. Or, «si cette mouture avait été gardée telle qu'elle a été établie initialement, cela aurait provoqué le retrait de l'Algérie lors des réunions de la Ligue arabe», a fait savoir le ministre algérien. Ainsi, il semble qu'initialement, les sanctions de la Ligue arabe étaient plus sévères contre le régime d'El Assad et dépassaient de loin la suspension. A-t-on exigé le départ du régime d'Al-Assad ou même voulu faire intervenir les forces étrangères en Syrie pour un rétablissement de la situation dans ce pays ? Ni le MAE algérien ni son homologue égyptien ne sont allés jusqu'à dévoiler le contenu de cette mouture initiale des sanctions. Toutefois et selon M. Medelci, «l'initiative arabe constitue toujours la base de la résolution du conflit syrien, loin de toute forme d'intervention étrangère». Les espoirs cultivés en ce sens par le chef de la diplomatie algérienne reposent sur la prochaine réunion de la Ligue arabe prévue mercredi prochain à Rabat (Maroc). «Nous espérons que le gouvernement syrien puisse consacrer l'espoir arabe qui est celui de la cessation de la violence dans ce pays», a indiqué M. Medelci. «Il n'y a eu aucune humiliation de la diplomatie algérienne» Par ailleurs, des informations publiées hier par certains organes de presse, selon lesquelles le premier ministre du Qatar, en sa qualité de SG de la Ligue arabe, a levé la séance de la dernière réunion au moment où M. Medelci soulevait la question de la validité juridique de la démarche panarabe ont été formellement démenties par M. Medelci. «Ce que certains titres de presse ont qualifié d'humiliation est complètement faux et je suis profondément surpris par le contenu de ces informations. J'ai pris la parole et le SG de la Ligue arabe a répondu ; ce n'est qu'après sa réponse que la séance a été levée», a-t-il expliqué. Pour sa part, le ministre égyptien a indiqué qu'outre le dossier syrien, l'entretien qu'il a eu avec son homologue algérien a également porté sur les possibilités d'un renforcement des relations bilatérales, notamment dans le domaine économique. «Avec M. Medelci, on a passé en revue les grands axes des relations bilatérales entre l'Algérie et l'Egypte, et on a constaté que les bases de ces relations historiques sont toujours solides et ont juste besoin d'être redynamisées».